Ainsi va la vie
Résumé de la 12e partie : Fatma est maintenant sûre que son nouveau voisin est son fils. Celui-ci, curieusement, se sent proche d’elle.
A partir de ce jour, Fatma se rendra tous les jours chez ses voisins. Elle a toujours quelque chose à offrir au couple ou aux enfants : un plat, un petit objet, un jouet…
Youcef, au début très timide, se rapproche d’elle. Elle le traite avec tendresse, s’inquiète quand il est souffrant et, quand il est triste ou chagrin, elle fait tout pour le décrisper…
— Ta mère ne s’occuperait pas ainsi de toi ! lui dit souvent sa femme.
— Et moi, répond-il, je la considère comme ma mère.
Un jour, elle entend le couple discuter de l’opportunité de l’achat d’une voiture.
— ça devient nécessaire pour se déplacer, dit Youcef.
— Mais tu sais à quel prix sont les véhicules… même ceux d’occasion ! Nous sommes loin d’avoir la somme. Il faudra attendre encore une année ou
deux !
Le soir même, Fatma vient trouver Youcef et son épouse, avec un petit sachet.
— Venez, leur dit-elle.
En grand secret, elle les rapproche d’elle, ouvre son sachet et leur met sous les yeux un paquet de billets de banque.
— Qu’est-ce que cela ? s’exclame Youcef.
— Que veux-tu faire de tout cet argent ? demande Mériem.
— Ce sont mes économies… Je vous les donne pour l’achat de la voiture !
— Non ! dit Youcef.
— On ne peut pas emprunter une telle somme, dit Mériem.
— Je ne vous prête pas cet argent, dit Fatma, je vous le donne !
Le couple est encore plus surpris.
— Tu nous le donnes… Mais pourquoi ?
— Parce que vous en avez besoin et que je n’en ai que faire. Et puis, parce que je vous aime et que je vous considère un peu comme mes enfants !
Cette fois-ci, Youcef et Mériem éclatent en larmes. Fatma leur ouvre les bras, ils s’y jettent.
— Soyez heureux, mes enfants !
— Cet argent, dit Youcef, nous te le rendrons !
— Non, il est à vous !
— Et ‘ammi Athmane, qu’est-ce qu’il en pense ?
— C’est mon argent, il n’a rien à dire…
Elle regarde Youcef.
— Je sais que tu n’as pas connu tes parents, alors, considère-moi comme ta mère ! Tu veux bien, n’est-ce pas me considérer comme ta mère ?
— Tu es ma mère ! Si tu permets, je t’appellerai Yemma !
— Oui, dit Fatma, appelle-moi ainsi.
Elle ferme les yeux. Yemma, ma mère… Voilà un mot qu’elle a tant de fois rêvé entendre. Et c’est son propre fils qui le lui dit. Ce soir-là, elle s’endort avec la pensée qu’elle a un peu réparé le tort qu’elle a fait autrefois à son fils. (A suivre…)
26 septembre 2011
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