Le Carrefour D’algérie
Dimanche 25 Septembre 2011
Pole&mic
Par B. Nadir
La corruption et l’Etat
Souvent, le citoyen ne comprend pas son gouvernement ni les décisions de son gouvernement. C’est le cas d’ailleurs de la fameuse lutte contre la corruption où l’on ne cesse d’exiger l’implication du citoyen et de la société civile,
mais sans jamais définir le type d’implication ou de participation à cette guerre. Tout récemment, le ministre de la Justice vient d’annoncer la mise sur pied un organisme national de lutte contre la corruption, tout en invitant le citoyen à s’impliquer. Parfois, l’on est tenté de croire que l’on voudrait que le citoyen dénonce les actes de corruption. Mais là, il ne s’agit pas de corruption contre une modique somme de quelques millions de centimes, là, le gouvernement parle de détournement de l’ordre de milliards. La responsabilité du citoyen est engagée s’il s’agit d’affaire de corruption de quelques centaines de dinars comme «payer» pour avoir un extrait de naissance ou pour que le policier ferme les yeux sur une faute de conduite. Mais le citoyen n’est plus concerné dès que l’on parle de «faux», de détournements de fonds publics et de «doutes» sur un marché. Sur ce point-là, le citoyen ou l’administrateur n’a aucun pouvoir sauf d’alerter sur des «irrégularités» sans pour autant avoir «alerté» une agence ou un organisme. Il ne peut déposer plainte car il faut prouver. Or, dans les cas de passation de marché, ce n’est pas une personne qui décide et alors surveiller seulement une ou deux personnes car c’est une commission qui délibère et qui octroie un marché. Alors c’est le mode d’octroi de marché qui est à revoir. La lutte contre la corruption est avant tout une culture d’Etat où des organismes du fisc et autres financiers enquêtent discrètement sur les nouveaux riches comme cela se fait en France ou en Occident. Chez nous, les structures de impôts n’ont pas été formées pour traquer les «riches» qui ne payent. En occident, on surveille tous les transferts d’argent. Le meilleur moyen de lutter contre la corruption n’est autre que de démocratiser et de rendre transparentes les décisions des commissions dites «sensibles». Et là, nous ne parlons que du volet prévention quant aux autres c’est une affaire de justice.
25 septembre 2011
Contributions