Ils se retrouvent là, aux mêmes heures, aux mêmes heurts, aux mêmes lieux de la con-vivialité. Ils se retrouvent là, aux mêmes heures, aux mêmes heurts, aux mêmes lieux «contoirs». Ils se retrouvent, ils sont là dans les non-lieux, je les avais oubliés, je les croyais disparus dans leurs têtes monospaces leurs tongues, leurs mauvaises haleines. Mais, ne voilà-t-il pas qu’ils sont toujours là-mentables.
Ils se retrouvent là, aux mêmes heures, aux mêmes heurts, aux mêmes lieux. A refaire le monde, en verres à pieds. Ils sont là, analysant l’événement politique et pour convaincre l’auditoire, ils sortent l’argument, le seul qu’ils peuvent offrir: la tournée. Ils savent tout. Ils peuvent devenir scientifiques, vous expliquant l’origine d’une maladie, ou technicien sportif pour expliquer la faillite de l’équipe nationale et des verres. La littérature c’est leur grand dada, ils te parlent de Jean-Jacques Rousseau, comme s’ils avaient pris en autostop le promeneur solitaire, à la fin de ses rêveries. Et va-s-y les verres. Le soir venu, ils se séparent pour se revoir dans d’autres lieux. Ils ont pris leur douche «de bouillie chaude jusqu’aux doigts de pieds, et se sont aspergés de fragrances corporelles, le Canigou pour leurs chiens tartinés sous les aisselles.» Ils sentent frais, beaucoup de frais. Sapés dernier cri, Ils n’ont mine de rien, exhibant la griffe, ils replantent leur coude sur les «contoirs» et jurent de parler plus fort que la musique pour imposer leur symphonie, en Do-minable, tirée des bas-fonds de la journalocrassie. Le printemps arabe, c’est le sujet de l’automne en attendant les hivers qui les mèneront sous d’autres cieux dénoncer et dépenser leurs frais de mission versés depuis longtemps par les officines qui nous veulent du bien.
24 septembre 2011
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