Le Carrefour D’algérie
Point de vue
Par BOUHALI Abdellah
La corruption, les lois et le menu fretin
La corruption ruine l’économie nationale, ce n’est un secret pour personne et donne de l’Algérie une mauvaise image au plan international, d’autant que certaines organisations se font un malin plaisir, pour noircir plus cette image.
Des centaines d’affaires de corruption sont traitées par la justice, certaines ont été déjà tranchées. D’autres attendent encore. Mais la majorité de ces affaires concerne le menu fretin, les grosses têtes, ou les gros poissons sont rarement inquiétés. Ou ils sont trop puissants et donc intouchables, ou alors ils ne se découvrent jamais et traitent leurs affaires grâce à des intermédiaires. Si les pouvoirs semblent conscients du danger et de la propagation du phénomène à travers leurs déclarations et leurs prises de positions, il leur est par contre difficile de lutter contre ce fléau. Il est donc nécessaire de renforcer les textes de loi pour une meilleure lutte. Comment? Les signes de richesses sont criards. Les procureurs généraux, ou les procureurs de la République doivent déclencher des enquêtes, pour connaître les sources de ces richesses. Pour cela, ils ont besoin de loi. Ils ne peuvent agir que s’il existe des lois, leur permettant justement d’ouvrir des enquêtes. Et ces lois qui n’existent pas encore malheureusement sont justifiées par l’ampleur de la corruption et l’ampleur des dégâts. D’autant que ces signes flagrants de richesse sont interprétés par les Algériens comme une sorte de provocation et du coup, tout le monde veut être riche. Ce qui ne fait qu’aggraver encore le problème et compliquer le travail des institutions chargées de la lutte. Le rôle des parlementaires est, dans ce contexte, plus que déterminant, car ils sont dans l’obligation d’apporter les outils de lutte du moment que ceux qui existent déjà sont insuffisants. Le président de la République a déjà abordé cette question de lutte contre la corruption, aux parlementaires d’apporter les solutions et ne pas se contenter d’interpeller le ministre de la Justice régulièrement, alors que les solutions sont entre leurs mains. Il est facile d’interroger le ministre sur la corruption tout en étant à l’abri, sans se sentir directement concerné. Et bien il faut que cela change. Les parlementaires sont concernés au même titre que la société civile et tous les Algériens. Autrement, la corruption sévira encore plus, car corrompus et corrupteurs savent s’adapter aux textes et aux circonstances.
24 septembre 2011
Contributions