Le Carrefour D’algérie
Samedi 24 Septembre 2011
Pole&mic
Par B. Nadir
Des injustices même en sport
Le football est un phénomène de société. L’Etat a toujours été du côté du «sport roi» pour ne pas dire le favoriser par rapport aux autres disciplines qui ont laissé leurs empreintes sur la scène internationale. Cependant,
le sport est devenu aussi un moyen de faire de la politique. Tout récemment et après les jeux africains, il a été rapporté que les fédérations qui ont eu de maigres résultats, seraient comme sanctionnées, soit sous-financées. C’est du délire ou comme disent nos aînés: «On voudrait cacher le soleil avec un tamis»! A aucun moment, le ministre, et/ou autre responsable, n’a reconnu les faiblesses d’une politique sportive ou carrément reconnaître l’abandon de l’Etat. C’est ainsi qu’il a été décidé de primer tout médaillé de ces derniers jeux d’une somme de trente millions de centimes, une modique somme qui ne paye pas un stage de formation pour un athlète au Maroc. Nos dirigeants oublient que le ministère et le pouvoir n’ont pas cessé de «récompenser» les footballeurs qui se sont qualifiés en coupe du monde. Pire, ils ont été félicités par le ministre après leur retour de l’Afrique du Sud malgré leur piètre et décevante prestation. Deux poids et deux mesures, c’est l’adage de la politique de notre ministère. Comment veut-on avoir des résultats si notre pays accuse un retard en matière d’infrastructures sportives? On ne peut pas rivaliser en natation ou en basket-ball ou en handball sans salle de sports et piscine. On ne peut pas avoir la qualité si nous n’assurons pas la « quantité », soit démocratiser le sport dit d’élite. Savez-vous à combien s’élève la subvention du meilleur club de handball ? Même pas le tiers de celui d’un club de football de seconde division. Pour l’anecdote, le wali d’Oran a «payé » les frais d’un stage en Tunisie pour les deux grands clubs de la ville d’Oran, soit les deux clubs professionnels et qui ont des actionnaires privés, tout en leur accordant une subvention pour parer au plus urgent et effacer la dette de trois milliards de centimes pour le Mouloudia. C’est clair que le wali a cherché la stabilité de sa ville sachant que les supporters du MCO étaient déchaînés. Mais en face, les «petits» clubs amateurs souffrent le martyre comme les autres associations sportives. Si le wali était venu aussi en aide à tout le secteur sportif de sa wilaya, personne n’aurait trouvé à dire. Pour l’anecdote encore, des «petits» clubs exigent aujourd’hui une contribution des jeunes licenciés pour les enrôler allant de 1.000 jusqu’à 5.000 DA, selon le parent. C’est avec de telles pratiques et inégalités que le sport se dégrade en l’absence d’un contrôle rigoureux des finances et des subventions accordées. L’heure est à une réforme sportive en impliquant l’école. A défaut, on continuera à «bricoler» et faire dans la «figuration».
24 septembre 2011
Contributions