Mercredi 21 Septembre 2011
Comme vous voyez, monsieur, je viens d’acheter un livre. Je lis beaucoup de livres. Dès que mes moyens me le permettent (je suis père de famille, et le livre me revient cher à côté d’autres dépenses indispensables pour vivre normalement), je cours souvent acheter le nouveau livre de nos écrivains. Parfois, j’échange mes livres contre d’autres que je n’ai pas lus. Certains disent que le livre est cher.
N’est-ce pas là une excuse pour celui qui veut apaiser sa conscience? Quelqu’un a dit que «si on ne veut pas dépenser pour la culture, il faut alors dépenser pour l’ignorance». Hé! mon bon monsieur, l’ignorance coûte cher!…
Moi j’ai la passion de la lecture et la passion d’en conserver toujours davantage. Indépendamment du choix du contenu du livre qui doit être intéressant et bien écrit, j’aime le livre beau et bien fabriqué. Quel plaisir que de tâter les feuillets, les retourner, en examiner les titres, les mots, puis hésitant, procéder au rangement et quelquefois en lui changeant de place par amitié.
Je deviens furieux contre ceux qui ne soignent pas la couverture, collent mal les feuilles, laissent des pages blanches, des pages mal imprimées, mal pliées, mal coupées. J’ai horreur de voir des librairies où les livres sont couchés comme des cadavres sur les étagères et souvent abandonnés à même le sol. Le libraire, parfois, ne fait aucun accueil, il reste derrière son comptoir; il ne vous regarde même pas. Il vous décourage. Il ne sait même pas si le titre que vous demandez est sur les étagères ou en vitrine ou sous son comptoir. Je pense qu’il revient au libraire, digne de ce métier, de vous conseiller, de vous guider. Il doit vous inciter à lire. Mais, hélas, il ne le fait pas. Chez nous, on ne lit pas; on ne fréquente ni les librairies ni les bibliothèques. Tout cela par ignorance et parce qu’à l’école, on n’apprend pas à nos enfants à lire des livres. J’ai connu des enseignants qui, eux-mêmes, n’aiment pas la lecture. Alors?… Au revoir, monsieur!
23 septembre 2011
1.LECTURE