Le Carrefour D’algérie
Point de vue
Par Ahmed Meskine
Palestine entre être ou ne plus être
Sur fond de «printemps arabe», les Palestiniens ont décidé de bousculer l’opinion publique en lui rappelant qu’un peuple souffre depuis plus de 60 ans, d’expropriation, d’exil, de mépris et de génocide. La cause maintenant bien connue sous le label sionisme ne peut laisser indifférent particulièrement à l’heure des constructions démocratiques et de la matérialisation de promesses émises par les grands Etats.
L’arrêt des négociations de paix avec Israël est le résultat de mensonges ou alors de l’incapacité des négociateurs pour venir à bout d’une «terre promise» par légende imparfaite, racontée juste pour faire valoir des intérêts économiques et mise en application contre vents et marées par une légalité toute aussi imparfaite, puisée dans les tablettes des Nations Unies. Aujourd’hui, cette instance internationale devra se prononcer sur le point le plus chaud de sa mission, celui qui a fini par diviser le monde en deux par rapport à l’impunité. Les Palestiniens, forts de la reconnaissance par la majorité écrasante des votants en faveur de leur indépendance, savent que les USA n’ont d’autre choix que celui d’émettre leur veto. Mais le geste n’est plus celui qui, il y a quelques années, permettait à l’Etat hébreu de se cacher derrière les grands frères en menaçant les campagnes électorales dans le monde occidental via le lobby juif. Un veto opposé à la demande palestinienne se traduit de nos jours à la protection du sionisme, dernier bastion du racisme sur terre, le plus inhumain des systèmes. Comment peut-on après cela parler des droits des peuples à s’autogouverner, parler des Droits de l’Homme? Que signifierait l’appui aux révoltes arabes devant l’échec du quartet chargé de faire émerger une Palestine libérée de la tutelle israélienne? La demande palestinienne, même si elle a peu de chances pour aboutir, aura eu le mérite de donner un coup de pied dans la fourmilière des Nations Unies et du Conseil de sécurité, en remettant en cause l’essence même de leur existence. Comment réagiront alors les opinions publiques qui se mobilisent depuis longtemps dans un cadre associatif qui prend des proportions importantes, devant les crimes d’Israël et l’impunité dont bénéficie cet Etat préfabriqué planté au cœur de la nation arabe comme un couteau? Comment réagiront les pays arabes pris au piège des révoltes et comment le Hamas compte s’en sortir en s’opposant à cette initiative? Bien des donnes en voie de mutation et qui détermineront si la Palestine sera ou disparaîtra.
22 septembre 2011
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