Le Carrefour D’algérie
Point de vue
Par BOUHALI Abdellah
Pour qui les coeurs des femmes balanceront-ils: Belkhadem ou Ouyahia?
Bien que l’Alliance présidentielle soit formée de trois angles, FLN, RND et MSP, la concurrence électorale ne se joue qu’à deux: FLN et RND, le MSP étant écarté d’avance. Deux grosses machines électorales en fait se partagent le plus gros de la cagnotte des voix,
ne laissant que quelques miettes au parti de Soltani qui avait pourtant démarré avec des ambitions très élevées. Mais c’était sans compter avec la boulimie de ces deux frères-ennemis. Ceux-là dès qu’il s’agit de course électorale, changent de fusils d’épaule et tirent sur tout ce qui bougent y compris les partis les plus proches. C’est le cas aujourd’hui encore avec cette nouvelle donne qui risque de donner à la prochaine échéance électorale beaucoup de piment: il s’agit du quota des femmes. Sur ce volet, tous les observateurs savent que le parti de Ouyahia est le mieux placé. Au sein de l’administration algérienne, la présence féminine est très forte et le RND y est très bien introduit. Ce qui n’est pas le cas du FLN qui risque justement de commettre une erreur monumentale en allant titiller le RND sur ce terrain. Pourtant, le parti de Belkhadem possède d’autres atouts notamment dans le milieu rural et le milieu des travailleurs. Des atouts qu’il lui est nécessaire de rentabiliser s’il ne veut pas perdre sur toutes les facettes. Il est vrai que les partis politiques tentent de se réhabiliter chez les électeurs en introduisant des éléments nouveaux capables de les inciter à aller voter en masse. Une manière de dire qu’ils ont appris les leçons et qu’ils ouvrent donc leurs partis entre autres, aux compétences féminines et jeunes. Mais si le RND détient et depuis longtemps les moyens de sa politique dans ce sens, ce n’est vraiment pas le cas chez le FLN. D’ailleurs, Belkhadem risque même de tomber de très haut s’il s’entête coûte que coûte à vouloir s’investir là où son adversaire est très à l’aise. Ouyahia en tant que vieux routier de la politique et surtout des rendez-vous électoraux, a sans doute déjà le pour et le contre et n’attend que le jour J pour rafler la mise. Le FLN par contre, déjà miné par des conflits et des crises interminables, ne peut de toute façon pas trouver le temps nécessaire pour aller conquérir le terrain RNDiste. Ce serait une dangereuse illusion que de croire une telle aventure possible. Par contre, là où le FLN peut retrouver un certain équilibre et garantir son succès, c’est chez sa base traditionnelle qu’il faut savoir convaincre et compter sur elle. Autrement, le RND reprendra la tête du peloton. Un scénario d’ailleurs déjà vécu.
21 septembre 2011
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