Le Carrefour D’algérie
Mercredi 21 Septembre 2011
Pole&mic
Par B. Nadir
Les moines de Tibehrine ré-enterrés !
Comme d’habitude, Canal + n’a pas fait dans le détail pour remettre sur le tapis la question du «qui tue qui?» à l’occasion de «Spécial investigation» avec une émission sur «Le crime de Tibehrine» où l’animateur Jean-Baptiste Rivoire. Un remake de tous les précédents reportages sauf que cette fois-ci, le reporter a versé dans la manipulation et cela au moment où le secret-défense a été levé du côté français et l’affaire sera bientôt traitée par la justice française. En matière de manipulation, le reporter se «fie» aux déserteurs du DRS qui ne parlent que de cette affaire des moines de Tibehrine et qui n’apportent aucune preuve matérielle sauf bien sûr leurs «dires». L’animateur s’appuiera sur les révélations de l’ancien émir Benhadjar,
un Dajzaarite dont leur chef de file Mohamed Saïd avait été liquidé avec tant d’autres figures de la mouvance de la Djazzara par l’émir du GIA Djamel Zitouni. Or, il ne dit pas que son organisation terroriste, la LIDD était en guerre avec le GIA de Zitouni après que le salafiste djihadiste Zitouni a excommunié tous les politiques du FIS, les Dajzaarites et même les «Qotbistes» et aussi les Arabes Afghans. Djamel Zitouni est un pur et dur de la «salfiya djihadiya» qui ne croyait qu’à la khalifat et au djihad et jamais en la négociation ou en la «politique». Le communiqué qui aurait été placardé à Tibehrine par Benhadjar est le communiqué N°2 de la LIDD où il laisse croire que le GIA serait manipulé par les services. Or, Benhadjar laisse entendre qu’il aurait eu vent de cet enlèvement alors pourquoi il n’avait pas alerté les moines et/ou les protéger puisque son ancien émir Sayah Attaia leur avait donné le «Amaan»? Pourquoi Benhadjar n’a rien fait pour les libérer ou tenter un «coup médiatique» à l’époque? En plus, Rivoire ne dit pas mot des conclusions de l’enquête de Didier Contant et/ou du livre « le huitième mort de Tibehrine». A aucun moment, l’on ne parle des précédents meurtres de religieux français par le GIA comme les quatre religieux assassinés en Kabylie le 27 décembre 1994 ou des deux religieux français, le frère mariste Henri Vergès et la sœur Paul-Hélène Saint-Raymond, tués à Alger dans le quartier populaire de la Casbah, le 8 mai 1994. Au demeurant, ce sont 19 victimes chrétiennes dont quinze prêtres et religieux français, deux religieuses italiennes et deux espagnoles assassinés par le GIA, commis de 1992 à 1996. Par ailleurs, le journal «El Watan» vient de devancer Rivoire en publiant un article sur l’assassinat des Trappistes où on donne des noms et des détails. La justice française saura quoi faire? Et pourquoi notre ENTV ne se penche pas sur cette affaire pour «médiatiser» la version algérienne et laisser l’opinion publique connaître la vérité même si elle sera amère à «digérer».
21 septembre 2011
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