Edition du Mardi 06 Septembre 2011
Des gens et des faits
RÉSUMÉ : A la fin de son cycle secondaire, Hakima décroche enfin le diplôme qui lui permettra de rêver à des horizons nouveaux. Mais sa joie sera de courte durée, car elle ne sait pas ce qui l’attend. Une seule question trottait dans sa tête : que va-t-elle devenir maintenant ?
22eme partie
LE DESTIN DES UNS ET DES AUTRES
L’orphelinat n’était plus pour elle qu’un passé. Elle avait bouclé ses 18 ans, et devait de ce fait quitter les lieux et se débrouiller par ses propres moyens. On lui avait donné des indications et l’avait orientée vers d’autres institutions, où elle pourrait résider momentanément en attendant de trouver un travail et de faire sa vie.
Le jour de la remise des diplômes, elle se confia à Athmane :
- Je… Je veux te demander ton avis Athmane…
-Oui… Bien sûr… Mais à quel sujet… ?
- Je… Je ne sais plus quoi faire…
Athmane sourit :
- Tu es émue… Cela se comprend… Tu viens de décrocher le bac avec la meilleure mention, et tu te demandes si tu iras de l’avant ou t’arrêter là.
Elle pousse un soupir :
- Tu l’as compris. Je ne pourrai jamais faire des études supérieures… Veux-tu m’aider à décrocher un petit job, en attendant que je trouve où loger.
Athmane demeure bouche bée :
- Tu divagues ou quoi… ? Et tes études… ?
Hakima est confuse. Elle s’attendait à cette question, mais ne savait pas quoi répondre. Elle demeure silencieuse, et Athmane reprend :
- Ne me dis pas que tu vas tout balancer, pour aller bosser comme
» bonne à tout faire » chez les gens.
- Il n’y a pas de sot métier Athmane… Je dois gagner ma vie. Bonne à tout faire vaut bien mieux que bonne à rien faire… Je peux donner des cours, faire des courses, garder des enfants, faire la cuisine…
- Arrête donc avec tes sornettes… Tu ne feras rien de tout cela. Tu vas entamer le cycle supérieur de tes études.
Hakima ébauche un sourire triste :
- Facile à dire. Je vais faire des études qui demandent de l’argent. Avec quoi je vais me payer mes livres ? Avec quoi je vais subsister durant de longues années ?
- Mais tu vas résider dans une cité universitaire. Quant à autre chose, n’oublie pas que tu vas avoir une petite bourse d’études. Certes elle n’est pas très consistante, mais étant donné que le gîte et le couvert sont déjà assurés, tu pourras faire face à tes menues dépenses, sans trop de mal.
- Tu sais bien que je ne pourrais jamais faire face à toutes les dépenses. Le cursus universitaire demande de la recherche, et beaucoup de déplacements, sans compter les autres frais d’études…
Athmane se passe une main dans les cheveux :
- Hakima, ce serait une folie d’abandonner maintenant. Tu es promise à un bel avenir. Certes cela va s’avérer dur, mais pas impossible. D’ailleurs tu ne m’as pas encore dit ce que tu veux choisir comme branche d’études après le tronc commun.
- Moi-même je ne le sais pas encore. J’hésite entre la littérature et les sciences de l’information et de la communication.
- Bien… Je te suggère donc de prendre le temps de réfléchir. Passe me voir à l’hôpital lorsque tu auras pris une décision définitive. Nous en rediscuterons. Mais ce que je n’admets pas par contre, c’est de te voir abandonner. L’échec n’est pas pour toi. Quels que soient tes arguments, je ne te laisserai jamais abandonner tes études.
Hakima passe une semaine à réfléchir. Tout compte fait, Athmane avait raison. Elle savait qu’il ne voulait que son bien.
Elle sentit son cœur se pincer. Sa « maman » voulait la voir réussir et heureuse dans sa vie. Un vœu qu’elle devrait respecter… Mais comment ? Comment faire face à toutes les charges pour entamer des études supérieures et les mener jusqu’au bout ?
N’en pouvant plus, elle passe à l’hôpital voir Athmane. Seul ce dernier pourra la réconforter. Il lui avait déjà donné son avis sur cette question. Mais elle préfère encore en reparler avec lui, avant de se décider. Dans la discussion jaillit la lumière… !
Elle arrive à l’hôpital juste au moment où Athmane terminait sa garde et s’apprêtait à quitter le service. Il parut tout d’abord surpris de la voir, puis se ravisa et la fit asseoir, avant de lui proposer un thé.
19 septembre 2011
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