Edition du Lundi 05 Septembre 2011
Des gens et des faits
RÉSUMÉ : Depuis que la voyante lui a prédit l’avenir, Salima est torturée par le doute. Elle n’en dort plus. Au bout de quelques jours, elle a maigri et ses yeux sont cernés. Zohra s’inquiète en la voyant ainsi. Elle regrette de ne pas être venue avant. Elle aurait pu prendre soin d’elle.
10eme partie
-Depuis quand es-tu malade ? Pourquoi n’as-tu pas envoyé ton fils me prévenir que tu étais souffrante ? lui reproche Zohra. Je serais venue m’occuper de toi.
- C’est gentil mais je ne suis pas malade, répond la jeune femme. Je suis seulement angoissée !
Son secret lui pèse énormément, et comme elle n’a personne à qui se confier, elle lui raconte tout. Elle pleure.
Zohra rit de sa naïveté.
- Tu as cru cette vieille ? Je croyais que tu faisais confiance à ton mari ? Il faudra être folle pour prendre ces prédictions pour de l’argent comptant !
- Mais c’est toi qui m’en avais parlé ! Tu m’avais dit…
- Ne retiens que les bons présages… le reste, oublie-le ! dit la voisine. Pourquoi croire que ton mariage est en danger ? Tu n’as pas la preuve de son infidélité.
- Je sais. J’ignore pourquoi mais mon cœur y a cru, murmure Salima en essuyant ses larmes. J’en souffre depuis…Je me sens seule et perdue !
- Ton mari va bientôt rentrer ? l’interroge Zohra. Il va avoir de la peine pour toi. Il voudra t’emmener chez le médecin !
- Il ne pourra rien pour moi !
- Mais Faouzi s’occupera de toi…
Après le départ de sa voisine, elle pense à tout ce qu’elles se sont dit. En y réfléchissant, elle se dit que l’attitude de son mai sera une preuve en elle-même. S’il se montre soucieux et attentionné, c’est qu’il tient toujours à elle. S’il ignore son état, elle devra se faire à l’idée qu’il a quelqu’un d’autre.
Pour la première fois depuis leur installation dans ce village, son mari ne rentre pas. Il est resté absent deux semaines.
La jeune femme voudrait aller à son travail mais elle sait qu’il n’aimera pas. Elle avait remarqué qu’elle n’était pas la seule à souffrir de la situation.
Karim est devenu irritable. Il est moins studieux. Sa moyenne a baissé. Lorsqu’elle voit son classement, son cœur se serre. Il souffre indirectement de l’absence de son père et du fait de la voir toujours triste.
- Maman, la maîtresse, elle a dit que toi ou papa vous deviez aller la voir, lui dit-il en jetant son cartable dans le couloir.
- Pourquoi ?
L’enfant hausse les épaules.
- Tu as fait des bêtises à l’école ?
- Non.
- Je partirais demain, dit-elle en ramassant le cartable. Allez, viens déjeuner !
- Je n’ai pas faim ; et il faudra que tu viennes avec moi tout à l’heure sinon je n’entrerais pas en classe.
- C’est la maîtresse qui te l’a dit ?
- Oui…
Salima va s’asseoir près de lui et prend sa main.
- Raconte-moi ce qui s’est passé.
- Je n’ai rien fait…
- Il a dû se passer quelque chose. Pourquoi voudrait-elle me voir ? Pourquoi redoutes-tu de retourner en classe ?
Il hausse les épaules et arrache sa main de la sienne.
- Je viens avec toi.
Le temps de s’habiller rapidement et de se rendre présentable, elle l’attrape par la main et l’emmène à l’école. La maîtresse est déjà là. Et son accueil est loin d’être chaleureux…
19 septembre 2011
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