Edition du Samedi 03 Septembre 2011
Des gens et des faits
RÉSUMÉ :Même si son mari lui a interdit de la revoir une fois qu’il est parti, elle reçoit Zohra. C’est l’unique moyen de savoir ce qui se passe, pourquoi son mari ne veut plus qu’elles se fréquentent. Qu’a-t-il découvert sur Zohra ?
8eme partie
Salima prépare le thé. Tout en sortant sa jolie vaisselle, elle lui demande :
- Est-ce que Faouzi a pu rendre service, à ton mari ?
- Oui.
- Quel genre de service est-ce ?
- Je l’ignore, dit Zohra. Je n’étais pas présente lorsque mon mari et lui en ont parlé…
- Faouzi était fâché avant de partir. Il voulait que je ne reçois personne, lui confie-t-elle. Tu ne sais pas pourquoi ?
Zohra secoue la tête pour dire que non mais elle écarquille les yeux comme si elle venait d’en découvrir la raison.
- C’est sûrement dû à la présence des voyantes dans le village. Elles sont de passage. Peut-être qu’il ne voulait pas que tu les voies ?
- Des voyantes au village ?s’écrie Salima. Tu les as vues ?
- De loin… Je voudrais bien en voir une mais je crains d’être surprise par mon mari, soupire Zohra, avec un air de regret. Mais toi, tu peux ! Faouzi n’est pas là et ton fils est à l’école ! Tu devrais profiter de leur passage au village, pour connaître ton avenir !
- Non, je ne peux pas, des gens pourraient m’apercevoir et le dire à mon mari ! Je ne voudrais pas avoir de problème avec lui !
Au fond de son cœur Salima est décidée à attendre la première occasion qui se présentera pour en consulter une. Peut-être qu’elle pourra en apprendre un peu plus sur son avenir. Même si elle ne le dit pas à Zohra…
Lorsque son fils rentre d’école et qu’il lui apprend qu’il y a des mendiantes dans la rue, elle ne peut s’empêcher de l’envoyer en chercher une.
- Pourquoi ?demande-t-il.
- J’ai des choses à donner…Tu veux faire une bonne action ?
L’enfant ne se fait pas prier. Quelques minutes après, il revient avec une dame âgée. Elle l’invite à s’asseoir au salon avant d’aller donner une liste de commissions à faire à son fils.
Salima a juste le temps de demander si elle pouvait lui prédire l’avenir.
- Oui, j’ai ce don ! Mais il faut payer avant… deux cents dinars !
La jeune femme trouve que c’est cher mais elle n’a pas le choix. Elle ne veut pas perdre son temps à discuter. Car connaissant son fils, il allait vite revenir.
Elle sort son porte-monnaie et lui remet un billet.
- Dîtes ! la prie-t-elle en lui montrant sa main gauche.
- Je veux vos vêtements… un maillot de corps de ton mari fera l’affaire. Je dois m’imprégner de son odeur puisqu’il n’est pas là, dit la voyante.
Salima va à la salle de bain et sort de la corbeille à linge, un vêtement à son mari. Elle prend un de ses foulards et va les lui remettre.
Elle regarde la vieille les humer tout en fermant les yeux. Lorsqu’elle les ouvre sur elle, son regard est assombri. Comme voilé.
Sa voix est plus grave, donnant la chair de poule à la jeune femme quand elle s’adresse à elle.
- Que lui est il arrivé ? Pourquoi est-il si troublé ?
- Mon mari…oui…
- Il est parti énervé. Quelque chose le gênait. Son attitude n’était pas bizarre ? l’interroge-t-elle.
- En effet, reconnaît Salima. D’ailleurs j’ignore pourquoi…
- C’est à cause d’une femme, dit la voyante. Elle sait tromper son entourage !
- Peut-être…?
Salima se rappelle qu’il lui avait demandé de rompre avec sa voisine. Serait-ce elle dont elle lui parle ?
19 septembre 2011
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