La danse dans la société Algérienne obeillit à deux comportements sociaux presque opposés. L’un offre la possibilité de visualiser la valeur sociale de danser afin d’exprimer fortement et renforcer les liens sociaux qui se caractérise par l’acte de danser collectivement,
dans les fêtes traditionnelles la danse peut des moments L’impression de vie La reconnaissance de soi se fait de manière fugitive et même surgissent d’autres images corporelles, celles de nos réalités diverses et contradictoires, celles de l’incompris. Le jeu de reflet permet l’émergence momentanée et éphémère de vérité et avoir une valeur sociale importante malgré les hésitations à l’adhésion. L’autre comportement peut avoir un jugement fondamentalement négatif à l’acte de danser. Un ensemble de préjugés qui font de cet acte un acquit réservé exclusivement à la femme. Dans ce cas la danse devient subversive et surtout lorsque intervient fortement l’inconscient collectif religieux. C’est d’ailleurs la problématique de toute expression artistique, encore plus celle du corps en mouvement musical. La visibilité de celui-ci entraîne automatiquement une nudité imaginaire prohibée par l’interprétation globale et unilatérale des textes religieux. Ce comportement sexe affectif souligne le désir de s’offrir aux autres. Au fait ce divertissement n’est entre autre que l’immense désir d’évasion et de liberté. Certes il y a une morale conflictuelle dans le rapport entre les hommes et les femmes dans notre société qui dresse toujours un mur de séparation entre le male et la femelle. La danse dans la société Algérienne reste essentiellement de goût féminin surtout quand il s’agit de danser individuellement devants le regard des autres. une peur inconsciente d’être dévalué comme male et atteint dans sa virilité que l’homme ressent au plus profond de luimême . Les hommes dansent mais collectivement. Une nécessité permanente d’exprimer le désir de liberté et son appartenance au groupe social. Les danses traditionnelles dans la société algérienne ont une valeur sociale identitaire. Chaque région possède ses propres danses (el-alaoui, chaoui, tendi, el-kbaili, edziri, tlemçani…) expriment au fond la pérennité de la communauté et renforcer les liens sociaux. L’inconscient collectif religieux a fini par façonné l’adhésion partielle à l’acte de danser et par cela même à habiller les corps en mouvement afin d’éviter la nudité imaginaire et le désir. La danse n’est accepté totalement que lorsqu’elle remplit sa fonction sociale et marquer les contours de l’identité collective .il reste que parfois les hommes dansent avec leur mère, mais nullement avec leurs épouses .cette inhibition pérennise l’acte de danser dans la société. La société Algérienne peut-elle accepter la nudité du corps ? Cette nouvelle culture qui apparemment se forme de plus en plus marque également les signes de la démocratisation de la société e t donner un sens esthétique à la danse. L’état algérien mène depuis l’indépendance une véritable politique louable à rendre visible l’invisible par la création du ballet national qui est chargé de promouvoir la culture de la danse. L’entreprise du Ballet national une institution officielle publique sous l’égide du ministère de la culture fait des efforts considérables à faire prévaloir les arts de la danse. Les algériens dansent mais autrement que les autres, finalement il semble que cela change avec la nouvelle représentation du corps et la passion du rythme qui a toujours fait partie de la nature humaine. Nous devons souligner et insister sur le fait que la danse a toujours existé malgré le comportement social parfois contradictoire dans la société algérienne. Autrement dire la reconsolidation entre la nature de l’homme et le moi social. L’évolution de la société algérienne dans sa totalité adhère aujourd’hui de plus en plus à l’identification du corps dans l’espace social, et lui donner sa valeur esthétique. L’interaction des cultures a permis au cours de la seconde moitié du XXe siècle d’intégrer cette nouvelle façon de voir le corps et maintenir le désir de l’exhibition. L’intercommunication des grands progrès techniques et scientifiques ont transgresse les tabous et les réticences d’une structures mentale conservatrice. La fonctionnalisation des éléments du patrimoine culturel traditionnels dans la création artistique a rendu encore le corps plus visible et musical, favorisant cette tendance à danser dans son propre rythme. Les recherches socio anthropologiques sur la danse dans la société arabo-musulmane sont pratiquement très rares, du fait d’un inconscient collectif religieux omniprésent dans touts les comportements sociaux. Les prises de positions conscientisées par les préjugés sont toujours là, bloquent souvent l’expansion du désir de danser, de se libérer. Il est nécessaire aujourd’hui que les pouvoirs publiques politiques prennent en considération cette immense partie de notre patrimoine culturel, le promouvoir encore davantage sans complexe et sans tabous. L’algérien a toujours dansé et dansera, mais il dansera mieux dans sa liberté. H. B.
Par Habib Boukhelifa, critique dramatique, metteur en scène et enseignant
18 septembre 2011
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