La rentrée sociale 2011-2012 interviendra avec la tenue de la tripartite sociale, qui, comme les travailleurs l’espèrent, va soumettre quelques «bonnes propositions» que le patronat et le gouvernement doivent valider.
En fait, il y a une bonne et une mauvaise nouvelle pour cette rentrée. La mauvaise nouvelle est que l’inflation, ou plus pudiquement «les prix à la consommation», certains centres de statistiques parlent même de «coût de la vie», a atteint un pic depuis le mois de ramadhan. Les prix des produits agricoles ont explosé, au point que le navet a atteint ces jours-ci à Alger les 100 Da/kg, la tomate les 60-80 Da/kg ou tout simplement la pomme de terre à plus de 40 Da/kg. Pour les produits agricoles frais et les fruits, les prix à la consommation ont plus que doublé, alors qu’officiellement, l’inflation tourne autour d’un peu plus de 3%. Avec un taux de 3,6 % au mois de juillet dernier, le niveau moyen des prix des biens alimentaires a enregistré, selon l’ONS une hausse de 6,9%. Les proportions seraient autrement plus importantes pour le mois d’août, ce qui a en fait exaspéré un peu plus la patience des ménagères, obligées de faire de dramatiques équilibrages dans leur budget. Les hausses des produits agricoles et des produits de large consommation, des vêtements et des articles scolaires vont ainsi continuer à occuper, malheureusement, le quotidien des Algériens. Même si le foot vient de temps en temps interférer devant les traditionnels commérages sur la cherté de la vie. Mais, qu’à cela ne tienne, l’UGTA, comme Batman, vient toujours à la rescousse des citoyens sans défense devant les embûches socio-économiques de toutes sortes. Et, après la mauvaise nouvelle, la bonne nouvelle pour cette rentrée sociale. Celle-ci a la forme d’une proposition de la centrale syndicale, lors de cette prochaine tripartite prévue dans quelques jours, d’une augmentation du salaire national minimum garanti (SNMG). Cette décision de l’UGTA viendra-t-elle soulager un peu le poids des difficultés financières des Algériens ? Il faut croire que oui, puisque l’UGTA va également proposer une révision à la baisse de l’indemnité sur le revenu global (IRG), une proposition qui, si elle est acceptée, réduira les écarts et rétablira une injustice, puisque ce sont les recettes fiscales tirées de l’IRG des travailleurs qui font marcher les administrations, appauvrissant les travailleurs un peu plus.
Et, dans la foulée, l’UGTA-Batman veut une redéfinition de l’article 87 bis relatif aux salaires et aux primes. De la bagarre, il y aura peut-être lors de cette tripartite qui, en principe, devrait s’achever sur un nouveau relèvement du SNMG, puisque les travailleurs qui font marcher l’économie du pays revendiquent des augmentations de salaires pour rattraper la spirale inflationniste. Comme Sisyphe. Pour autant, seront-ils totalement affranchis du spectre de l’inflation des prix des produits agro-alimentaires ? Pas si sûr. Le fait est qu’en pleine saison, à une période où les prix sont extrêmement bas, la tomate, même celle dite industrielle, est vendue à plus de 80 dinars. Assurément, il y a quelque chose qui ne va pas dans cet univers, où un kilogramme de tomate vaut pratiquement 5 CD-Rom ou 3 DVD, et 10 kg de pomme de terre équivalent le prix d’un clavier d’ordinateur, même s’il vient du pays de Confucius. Question : un kg de pomme de terre vaut-il plus qu’un microprocesseur ?
17 septembre 2011
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