Le Carrefour D’algérie
Point de vue
Par MUST H.
Les pouvoirs ont-ils peur de leur ombre?
Même les cercles qui contestent traditionnellement les décisions émanant du Pouvoir s’accordent à reconnaître que les textes censés porter les réformes promises par le Président de la République constituent dans leur dernière mouture, une avancée conséquente vers plus de démocratie.
Il n’y a de manière significative sur la scène politique que la SG du Parti des travailleurs Mme Louisa Hanoune qui considère que ces textes sont plutôt timides quant à des réformes que Bouteflika dans ses engagements initiaux souhaitait plus profondes. L’on découvre néanmoins une Administration sinon rétive à aller aussi loin que voudrait la mener le chef d’Etat du moins dans l’incapacité de traduire avec la précision escomptée et en fidélité à une vision d’avenir, la volonté des plus hautes autorités. D’aucuns sur le même registre ont tenu à rappeler qui si les textes proposés à la sagacité des députés sont à l’évidence novateurs, ils ne se suffisent pas à eux-mêmes et pourraient à l’instar des anciens dispositifs rester lettres mortes. Pour faire accréditer cette thèse, l’on exhibe volontiers certaines dispositions de la Loi sur l’information de 1990, ou celles concernant l’agrément des partis, pour soutenir que les textes sont souvent vidés de leur substance par une Administration qui rappelle par là même qu’elle procède du «Pouvoir» exécutif qui n’a jamais aussi bien mérité son nom. Pour preuve, cette possibilité nouvelle reconnue quant à la saisine du Conseil d’Etat appelé à la rescousse pour éventuellement établir le travers manifeste «d’Excès de pouvoir» de l’Administration quant à la réticence de cette dernière à entériner la demande de création d’un Parti. Il est vrai que cette procédure pouvait être diligentée par le passé en actionnant les procédures de droit commun mais celles-ci avaient le handicap majeur de durer assez longtemps pour enregistrer parfois la disparition des candidats à la création de ces partis. Ce qui résolvait de manière radicale le problème. Le recours à l’interprétation du silence de l’Administration au bout d’une certaine période comme acquiescement aux demandes formulées, constitue un progrès important et peut effectivement décourager certains administrateurs zélés tentés d’empiéter sur les autres pouvoirs. Maintenant l’on pourrait s’interroger sur les avis de nos partenaires étrangers sur cette manière désinvolte d’ôter d’une main ce que l’on a concédé de l’autre. Cela donne une idée exacte de la teneur de cet imperium des chefs d’Etat, de la validité de leur pouvoir réel, de leur légitimité. Cela diffuse également cette étrange sensation de Pouvoirs qui ont peur de leur ombre.
17 septembre 2011
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