Le Carrefour D’algérie
Samedi 17 Septembre 2011
Pole&mic
Par B. Nadir
Le «koursi» et rien d’autre
Cela fait plus de six mois que la Syrie et le Yémen sont sous les feux de la rampe où l’on ne cesse de comptabiliser les morts sans parler des excès et des dérives des uns et des autres. Les deux pays sont secoués par des manifestations quotidiennes et hebdomadaires.
En Syrie, on parle carrément de «dépassements» et de violation des Droits de l’Homme et les quelques images diffusées par les chaînes satellitaires vous donnent envie de vomir en voyant des soldats torturant des civils. La télévision officielle a aussi diffusé des images qui vous donnent, froid au dos où l’on nous montre des civils jetant dans une rivière des cadavres mutilés. Les officiels syriens ont parlé de «coup» d’Al Qaida. Or, il n’y a aucune branche d’Al Qaida en Syrie. L’opposition syrienne accuse le pouvoir d’Al Assad de vouloir discréditer leur œuvre et surtout «faire peur» à l’Occident. La Turquie a comme lâché le pouvoir en place. Entre-temps, la Russie commence à se «retenir» en vue des cris de SOS du peuple syrien. Et que font les Arabes? Rien, sauf de demander à Al Assad de cesser de «matraquer», en exigeant des réformes. Certains dans la Ligue arabe exigent une enquête. Cette enquête sera certainement menée dans une année. Les Arabes ne vont surgir et réagir que le jour où l’Occident interviendra. L’Occident étudie sérieusement cette option sauf qu’il préfère Al Assad qu’un autre président élu sachant que le premier qui devra payer l’addition ne sera autre que Israël. L’Occident a peur que toute intervention en Syrie sera un «coup de pub» d’Al Qaïda de s’y installer et d’appeler à combattre l’armée des Croisés. L’expérience irakienne est encore dans les mémoires des Américains. C’est aussi le même cas pour le Yémen. Vraisemblablement, cet Occident «hypocrite» attend comme un dérapage, un massacre, ou carrément une guerre civile pour imposer son plan. Au demeurant, les deux présidents ne cessent de parler que de réformes. Des réformes qui n’ont pas été mises en œuvre. Et pourquoi ils s’accrochent tant au «Koursi»? Normalement, pour éviter l’effusion de sang, ils auraient dû annoncer leur retrait dans un proche avenir, tout en préparant le pas à la transition. Mais non, nos chefs croient que le peuple ne doit pas les «aimer». Le temps a changé et le printemps arabe finira par tout emporter surtout si les chefs n’ont pas compris que leur temps est révolu et que la colère n’est que le résultat de leur mauvaise gestion et de l’injustice.
17 septembre 2011
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