Edition du Jeudi 15 Septembre 2011
L’Algérie profonde
Parce qu’ils enseignent quelques bricoles à l’université, ils pensent avoir la science diffuse et que leur avis est nécessairement autorisé.
Et comme personne n’a jamais réclamé leur avis, ni même invite à le faire, ils ne se privent pas pour le donner. En public de préférence. Quand les belles toilettes n’ont d’yeux que pour le jeune romancier venu présenter avec beaucoup de fraîcheur et de naïveté son ouvrage. Ces gêneurs qui se croient indispensables à la bonne marche du monde sont à toutes les séances de dédicace où il faut aller, autant que possible au premier rang. Pour voir et être vu. Pour attirer l’attention sur leur présence et leur compétence. Leur technique est très simple, ils s’accaparent du micro et monopolisent la parole au point qu’ils finissent par diriger les débats. Les jeunes talents dont c’est la première sortie, sont tellement tétanisés par ces hâbleurs et ces bretteurs de foire, qu’ils se croient obligés de les consulter avant de travailler sur un second ouvrage… Ces critiques de pacotille qui sont aussi le creux qu’une coquille vide, n’ont jamais rien écrit de leur vie. Pas la plus petite ligne dans un journal. Leur bagou et leur “hef” leur servant de plume et le cas échéant de cervelle. Qu’un auteur inconnu traite de littérature ou de philosophie ou de tout autre sujet et le voilà remis gentiment à sa place. Il faut passer impérativement par ces gourous et leur autorisation pour pouvoir penser.
15 septembre 2011
Contributions, M. MOHAMMEDI