Rompre le lien conjugal tout en sauvegardant le couple parental dont les enfants ont besoin relève de la gageure et relègue souvent le beau-parent sur le banc de touche. Il peut y demeurer tant que le parent légitime ne parvient pas à accorder pleinement sa place au nouveau venu, ce qui ne facilite pas le lien avec les beaux-enfants. Les mères, en particulier, ont tendance à freiner le processus.
Une mère n’est pas préparée à accepter que son enfant ait une belle-mère, la difficulté est d’autant plus importante que l’enfant est petit car la relation est encore très physique, cela demande un gros travail. Les mères obtenant souvent le droit de garde, on a beaucoup parlé de la souffrance des pères séparés de leurs enfants et de la souffrance des enfants séparés de leur papa, mais on s’est peu intéressé à celle des beaux-parents réduits au rôle de plante verte. Les enfants ne comparent pas, ils ne sont pas dans la confusion. S’ils éprouvent de l’affection pour leur beaupère ou belle-mère, ils doivent pouvoir l’exprimer sans avoir le sentiment de trahir leur parent naturel. « On n’est pas forcé d’aimer les enfants de l’autre, ils ont des valeurs et des comportements différents. La proximité est moins grande qu’avec ses enfants, mais il est nécessaire d’être fair-play. Les parents sont encouragés à organiser les conséquences de leur rupture à l’égard des enfants. Mieux vaut qu’ils décident ensemble si l’enfant résidera en alternance chez l’un et chez l’autre ou s’il habitera de façon habituelle chez le père ou la mère, l’autre parent conservant un droit de visite et d’hébergement. Ils fixent également la part de chacun à l’entretien de l’enfant. S’ils parviennent à s’entendre, ils présentent au juge une convention indiquant leurs points d’accord. Dans le cas contraire, ou si leur protocole ne préserve pas l’intérêt de l’enfant, le juge prend position et tranche. L’objectif est d’aboutir à des solutions satisfaisantes pour eux, mais surtout pour l’enfant. L’intérêt de l’enfant passe par une amélioration de la relation parentale. » Il s’agit de révéler la disponibilité de chacun (les horaires de travail), l’aspect matériel (conditions du logement, niveau de revenus), l’entourage familial, le désir de l’enfant lorsqu’il l’exprime… Autant de critères qui vont permettre au juge de se prononcer. Priorité sera toujours donnée à l’intérêt de l’enfant. Les querelles conjugales ne doivent pas faire oublier que l’intérêt de l’enfant est en jeu et que celui qui ne s’acquitte pas de son obligation peut être condamné pour abandon de famille Même séparés, les parents restent co-décisionnaires pour tout ce qui concerne leur enfant. La séparation n’a pas d’incidence sur cette règle. Pour les décisions simples (appelées actes usuels), l’accord de l’autre est présumé. Dans l’intérêt de leur enfant, les parents doivent néanmoins communiquer et se tenir informés. Si la mère s’est vu confier la résidence habituelle de l’enfant, elle doit, par exemple, informer le père des résultats scolaires de l’enfant, des maladies qu’il a pu contracter, lui parler des activités extrascolaires auxquelles elle envisage de l’inscrire… De son côté, le parent chez qui ne vit pas habituellement l’enfant peut demander à l’école de son enfant de recevoir directement une copie des bulletins scolaires. Il est tout à fait légitime qu’il soit tenu informé de la vie de son enfant. En cas de désaccord sur les décisions à prendre, les parents peuvent s’adresser à un médiateur familial pour trouver une solution à l’amiable, L’essor de ces familles conduit à s’interroger sur le rôle des beauxparents dans l’éducation des enfants. Ils sont parfois amenés à gérer le quotidien de l’enfant sans aucune légitimité juridique (prendre rendez- vous chez le dentiste, récupérer l’enfant à la sortie des classes). La situation devrait évoluer L’idée suscite toutefois la controverse. L’enfant a déjà un père et une mère qui décident pour lui ; la mesure ne répond pas forcément à ses besoins mais plutôt à celui des adultes Cette mesure, très peu usitée, permet à un des parents de partager une partie de l’autorité parentale avec le beau-père ou la bellemère afin de faciliter l’organisation de la vie de l’enfant. Pour cela, les parents doivent être d’accord et en faire la demande au juge aux affaires familiales, l’autre parent ne perdant pas une partie de ses droits mais les partageant avec le nouveau conjoint de son ex. Si le père ou la mère décède, l’autre exerce seul l’autorité parentale. La dévolution de l’autorité parentale est automatique, nul besoin d’un jugement. En revanche, en cas de décès des deux parents, une tutelle doit être ouverte. Le tuteur désigné par le juge dispose alors des mêmes pouvoirs que ceux conférés aux titulaires de l’autorité parentale. Concernant l’entretien et l’éducation de l’enfant, le conseil de famille s’inspire de la volonté que les parents avaient pu exprimer de leur vivant. Les parents sont encouragés à organiser les conséquences de leur rupture à l’égard des enfants. Mieux vaut qu’ils décident ensemble si l’enfant résidera en alternance chez l’un et chez l’autre ou s’il habitera de façon habituelle chez le père ou la mère, l’autre parent conservant un droit de visite et d’hébergement. . Mme N. Amel
12 septembre 2011
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