Des recrutements par voie de concours sont publiés dans les journaux. Après les conditions d’accès et tout le reste, il y a un dossier à fournir, avec une date limite de dépôt. Le temps de préparer toute la paperasse. Brasse ce que j’ai de plus cher, tu ne seras jamais dans les délais. Le cachet de la poste faisant foi. Une fois, deux fois, de guerre lasse, tu laisses tomber.
«Très importante société nationale recrute jeune cadre, présentable compétent, motivé, engagé, dégagé, soulagé, sachant nager, pas très saccagé, résidant à Alger, expérience exigée, diplômé dans la filière, pour occuper poste de responsabilité. Envoyez foto et karikulome vitaé détaillé, à boîte postale numéro».
Ne pas se présenter. Comme si on pouvait se présenter à une boîte postale. Il ne sera répondu qu’aux candidatures jugées intéressantes. Voilà pour la transparence dans les recrutements. Mais comment ça se passe au juste ?
-Allo «Hamma? ouech rak maalikech ?… ouallah labess» hé oui le bon vieux temps Dis-moi, j’ai un jeune faimilia diplômé, qui est au chômage, je peux le prendre chez moi, mais ça fait trop de dans la même unité. «Rfédni, nérfdèk» c’est le code de la famille.
-Ma doukhch khou ! La Casbah est en ruine mais ouled el houma toujours debout ! Demain il commence à travailler. Yanamarre que khobz eddar yaklou el barrani. De toute façon, tous les postes sont distribués skimi. «Rfédni, nérfdèk», c’est le code de la famille.
- Oueld mène, oueld Aouicha ouella Noubia ? Ah bon déjà ? Ça passe vite. Je l’ai connu il faisait ses premiers pas felmedress avec son père Aouider. Eullou iji. Je n’oublierai pas. C’est grâce à sa mère que j’ai pu avoir la prise en charge à l’étranger pour khaltsi.. «rfédni, nérfdèk» c’est le code de la famille.
-Anfass adisadi sioua le concours. Ayanidhan nakini ayaskalfan yes… saouadhan aslam il familia . «Rfédni, nérfdèk» c’est le code de la famille.
-Allo ouari ? Ça recrute ! Autour d’un bérrad atchay aussi. Allo khayi, et ça embauche. Sans parler de ceux qui sont pris en flagrant-du-lit de recrutement, le « rfédni, nérfdèk» demeure le code de la famille.
Un code très difficile à abroger, tant il est de l’apanage de ceux-là même qui doivent l’abroger.
10 septembre 2011
Contributions, El-Guellil