Culture : Le coup de bill’art du Soir
Papa Albert, un Algérien à Rostov
Par Kader Bakou
Sorti en 1997, Rostov-Luandaest un film documentaire de Abderrahmane Sissako. En 1980, à Rostov sur le Don, en URSS, le cinéaste mauritanien rencontre Bari Banga, un jeune combattant de la guerre de Libération angolaise. Seize ans plus tard, Sissako part à la recherche de son ami avec pour seul indice une photo. De Kiffa, son lieu de naissance en Mauritanie, cette quête va jusqu’à Luanda, la capitale de l’Angola.
Avec le temps et au gré des rencontres, le motif de la recherche de l’ami laisse place à un regard poétique sur l’Angola. Rostov sur le Don est une ville de Russie située sur les hauteurs de la rive droite du fleuve Don. C’est de ce fleuve qu’il est question dans le roman Le Don Paisible de l’écrivain russe Mikaïl Cholokhov, prix Nobel de littérature en 1965. Au bord de ce même fleuve, à Rostov, se trouve une statue de l’écrivain Maxime Gorki A Rostov sur le Don vit un Algérien depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. On dit qu’il s’est retrouvé là après avoir combattu les troupes nazies sur le front sud de l’URSS. Cet Algérien a longtemps attendu avant de voir arriver les premiers étudiants algériens à Rostov qui l’ont spontanément appelé «Papa Albert». Marié à une russe, il a aujourd’hui deux enfants, selon d’anciens étudiants algériens à Rostov sur le Don. Papa Albert parle le russe, le français et le kabyle, sa langue maternelle qu’il n’a pas oublié malgré son long exil en France puis en Russie. Avec les étudiants algériens qu’il a toujours considérés comme ses enfants, Papa Albert n’a jamais voulu rater les célébrations (à Rostov), entre Algériens, des fêtes nationales algériennes du 1er Novembre 1954 et du 5 Juillet 1962. La vie de Papa Albert est comme un roman. Et si un jour un cinéaste algérien pense à un film du genre «Rostov- Alger» ?
K. B.
bakoukader@yahoo.fr
Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2011/09/08/article.php?sid=122582&cid=16
8 septembre 2011
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