Mercredi 07 Septembre 2011
Si l’amitié «c’est créer des liens» (Le Petit Prince de Saint-Exupéry), la lecture aussi c’est établir des liens, car lire, c’est comprendre.
Apprendre à lire ne se fait pas qu’à l’école! Avez-vous déjà observé un enfant qui s’entraîne à apprendre à lire? C’est fascinant! On éprouve la même admiration qu’à regarder pousser une plante, à voir s’ouvrir une feuille ou éclore un bourgeon.
Un enfant qui lit essaie «d’encoder» et de «décoder» tout ce qui l’entoure. Très souvent, c’est d’abord à partir des lettres de son prénom qu’il apprend très vite à reconnaître et qu’il répète à l’envi, sans se fatiguer dans un enthousiasme juvénile. Mais c’est aussi à partir de ce qui l’entoure dans son environnement immédiat: à la maison, dans la rue, dans le parc, dans les magasins, au stade…
L’enfant explore tous les supports à l’écrit: étiquettes sur les emballages, boîtes de produits divers, prospectus, panneaux publicitaires muraux, fixes ou mobiles, enseignes de magasins, plaques indicatrices (docteur, coiffeur, dentiste…), panneaux routiers, magazines, boîtes de jeux, CD,… Il émet des hypothèses de lecture sur cette multitude d’écrits sociaux, à la portée de son regard. Les adultes ne voient rien de ce qui se passe dans les yeux de l’enfant, ils n’entendent rien de ce qui se murmure sur les lèvres de l’apprenti lecteur et pourtant quelque chose se produit en silence!
Cet appétit de lecture, bel élan qu’il ne faut surtout pas rompre, s’alimente chaque jour d’images renouvelées, de mots nouveaux qui, dans un logographisme préalable, vont poser les premiers jalons de la lecture et lancer ainsi un être vers le développement d’une compétence de lecture, qui lui permettra d’apprendre tout au long de la vie.
Apprendre à lire se fait à l’école! C’est à l’école que s’organise la démarche d’enseignement / apprentissage de la lecture. Cette démarche, fondée sur le socio-cognitivisme, et basée sur le principe que l’apprenant participe au processus d’acquisition des connaissances, s’appuie, comme dans la vraie vie, sur des stratégies convergentes d’appréhension simultanée du code et du sens. En effet, c’est au double plan de l’appropriation du signe et du sens que se met en place progressivement l’apprentissage de la lecture dès la première année d’école. Le manuel scolaire, outil d’apprentissage par excellence, va mettre en représentation les lieux de la vraie vie: il va donner à «voir» à l’enfant, en textes et en images, cet univers dont il connaît déjà un pan, même s’il lui reste tant à découvrir!
L’enfant va apprendre à «lire» au fil des pages et au gré de plusieurs activités de lecture. Ces activités, si familières aux enseignants des petites classes: logographisme, discrimination des sons, tri, sériation, recherche d’indices, exploitation du vocabulaire… vont être le gué qui permettra à l’élève de devenir un lecteur autonome.
L’élève tisse alors avec son manuel scolaire, un lien privilégié, le lien de l’amitié, un lien indéfectible puisque pour beaucoup d’élèves, il représente le seul livre de lecture. Nous pouvons donc lui dire, avec le Petit Prince: «Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé» et l’accompagner dans sa découverte du monde des livres. Et du goût de la lecture, ouvrons les portes d’entrée à nos élèves: des activités ludiques, le dialogue sur et autour du livre, la créativité et l’inventivité et surtout la disponibilité quotidienne du livre.
7 septembre 2011
1.LECTURE