Chalani Mohamed, un nom intimement lié au djebel Nadho et aux profondeurs de Sougueur et au trio El Hidhab, comme l’est Omar Khayam à sa ville Balhi, Nizar Kabani à Damas et Nadham el Ghazali à Baghdad. Trois jeunes chanteurs compositeurs de talents, qui ont pour noms Chalani Mohamed, Benghenia Abelkader et Belfedhal Said, venaient voilà plus d’une trentaine d’années d’apposer leurs empreintes sur une musique spécifique aux Hauts plateaux.
Le chanteur compositeur se trouvait dans une situation inhumaine, abandonné à lutter seul contre une vie ingrate et combien pénible, ce qui a amené toutes ces bonnes âmes à agir vite par sauver un moment avant qu’il tombe en ruine. Le wali de Tiaret, Bousmaha Mohamed, qui a soutenu pleinement l’action d’honorer le chanteur compositeur Chalani, la coordination du mouvement associatif menée par le jeune Kafi Kada, un engagé dans les actions de solidarité et dans la défense du patrimoine culturel, Bouziane, un barde de la poésie populaire et poète attitré du plateau du Sersou et Benzaama Benaissa, un autre grand poète discret mais toujours sur ses gardes lorsque ses quatrains ne sont que difficilement décryptés.
La soirée du jeudi a été consacrée exclusivement à Chalani du trio El Hidhab, grâce à ses volontaires qui ont pris leur courage à deux mains pour aller monter sur le plateau le trio dans une salle de l’établissement culturel et scientifique qui s’est avérée trop exigüe pour contenir les accros du rythme d’une musque très proche aux airs ottomans que seul Chalani savait jouer. Ces trois chanteurs n’ont jamais rangé leurs instruments encore moins altéré la puissance et la richesse des paroles puisés des profondeurs de la poésie du terroir et de la langue des transhumants dans la steppe. Dans cet événement humanitaire, le maire de la ville de Sougueur n’a pas daigné venir soutenir l’action et c’est celui de la commune de Sidi Abdelghani de venir à la rescousse pour effacer l’affront et renverser la donne au nom de la solidarité et du bon voisinage. Un beau répertoire et une carte de visite assez étoffée et compte une quarantaine thèmes musicaux dans divers thèmes, notamment ceux liés à la vie sociale, au patriotisme et au sentimental. Ils ont chanté du plus profond d’eux-mêmes El Moukayama el falastinia, « Chahid Ali Maachi », « Ya loualdine », « Menak barkani », « Enti raki hannia » et enfin « Ya el goumri ». Les responsables en charge du dossier culturel, et surtout pour la musique de la région, sont donc interpellés par tendre l’oreille et écouter la belle musique, celle du trio El hidhab. Il faut aussi parvenir à inverser une certaine morale pour dire « de son vivant Chalani a droit à tout un régime».
B. KACEM CORRESPONDANT DE LA VOIX
La Voix de l’Oranie
LUNDI 29 AOÛT 2011 QUOTIDIEN D’INFORMATIONS NATIONALES N°3592 – PRIX : 10 DA
29 août 2011
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