Cheikh Hamada est considéré comme l’un des fondateurs du mouvement raï. Natif de Blad Touahria, près de Mostaganem, en 1889 et mort le 9 avril 1968, il est par contre le chantre du chant bédouin algérien. Ayant fait partie du bouillonnement musical de l’entre-deux-guerres (1914-1918 et 1939-1945) ce poète hors pair a enclenché la citadinisation du Bédouin ce qui fut un phénomène majeur dans la musique maghrébine.
Il aura eu de son vivant révolutionné à lui seul la tradition musicale dans le genre bédouin et ce, en réussissant de façon magistrale à intégrer dans son répertoire la poésie citadine entre hadri, haouzi et aroubi. Dans ses compositions, la gasba sera remaniée et à laquelle il lui apportera une touche propre à la région du Dahra, influençant ainsi le répertoire chaâbi qui entre sous sa férule, dans le mode bédoui. Ami intime de Hadj M’hamed El Anka, ils avaient pour habitude, lors de dîners philosophiques avec les poètes et musiciens comme Hadj Lazoughli, Hachemi Bensmir, Abdelkader El Khaldi, d’échanger et de travailler ensemble des qaçaid (poèmes). Il a fait connaître cette musique basée sur des poésies bédouines ancestrales et une influence judéo-arabe harmonique en rapprochant la campagne et la ville. Il a ainsi élargi le mouvement sur toute l’Algérie et par delà les frontières. D’ailleurs, Béla Bartók, lors d’un voyage en Algérie de deux ans (1913-1915), fut extrêmement touché par ce type musical, pourtant modal et non tonal, qui lui inspirera quelques morceaux. Cheikh Hamada sera aussi un maître pour les jeunes générations. Son premier enregistrement date de 1920. Bya dhak el mour est sa qcida référence. Anis M. T.
28 août 2011
1.POESIE