Aissa Merzougui, dit Aissa Djermouni, chanteur et poète chaoui, est né en 1886 à Aïn Béïda et mort le 16 décembre 1946. Il a enregistré plus de 35 chansons. En 1937, il est le premier chanteur arabe et africain à se produire à l’Olympia à Paris(France). À peine âgé de 6 ans, il quitte avec ses parents, sa mechta, pour aller s’installer à Bir Smail dans la commune de M’toussa toujours dans sa tribu des Ouled Amara.
Son frère ainé Rabah né juste après le décès de leur père, dont il a repris le prénom fredonnait déjà la chanson Chaouie en gardant leur troupeau, ce qui inspira le jeune Aissa et l’engagea à en faire autant pour surpasser son frère surtout avec sa voie juvénile mais très juste. Les annnées s’écoulèrent. Notre ténor atteignit ses 16 ans et était déjà connu de tous les campagnards de la région. À part quelques sourates apprises à l’école coranique de la mechta, Aissa Djermouni n’a jamais connu les bancs de l’école. En 1901 /1902 il part habiter, avec leur familles, à Ain Beida dans la wilaya d’Oum El Bouaghi. C’est là qu’il formera un duo avec son cousin Mohamed Ben Zine qui deviendra son flutiste attitré. Des cérémonies de mariages aux terrasses de cafés les invitations affluèrent pour s’élargir vers d’autres horizons. Annaba, Sétif, Guelma, Biskra et ainsi de suite. Sa première chanson « ya Hadda Khouiti ma t’gouliche ikhaf », Aissa Djermouni l’enregistrera en Tunisie en 78 tours aux éditions Ben Baroud en 1930. En 1936 sous la houlette d’un certain Haroun, un juif de confession, qui sera son impresario, lui proposera d’aller se produire en France. Sitôt dit, sitôt fait, nos deux artistes se retrouvent quelques temps plus tard à Paris pour passer à l’Olympia au cours de la même année. Le succès est grand. Le duo, avec toujours le parrainage de Haroun, entreprit l’enregistrement de plusieurs chansons. Cela continuera, ainsi, même après le retour en Algérie. Analphabète pourtant, Aissa Djermouni était lui-même l’auteur de ses chansons tout comme les airs musicaux qu’il fredonnait et que Ben Zine reprenait aussitôt de sa gasba. Le jour de la mort du chantre des Aures, Mohamed Ben Zine a brisé sa flûte jurant de ne plus rejouer. Un an plus tard, il part à la Mecque avant de rejoindre son ami quelques années plus tard. Anis M. T.
28 août 2011
1.POESIE