Ainsi va la vie
Résumé de la 7e partie n Tandis que les nouveaux voisins conduisent leur fille malade à l’hôpital, Fatma et Athmane s’occupent du bébé.
Fatma pose le bébé dans un coin du lit, face au mur. L’enfant, réveillé, se met à pleurer.
— Il s’est réveillé !
Elle se penche sur lui et pousse un petit cri.
— Mon Dieu !
Ce beau visage aux traits fins, ce nez légèrement retroussé ce front bombé… C’est son petit, le petit qu’elle a abandonné il y a plus de trente ans, par un froid matin de janvier, à l’hôpital…
Elle le regarde encore… Ça ne peut être lui, bien sûr, mais comme il lui ressemble ! Jusqu’à sa façon de regarder, jusqu’à ses yeux !
— Mon Dieu !
Athmane s’approche.
— Qu’est-ce qu’il y a ?
— Ce petit, ce petit, dit-elle.
Il le regarde.
— Eh bien, qu’est ce qu’il a, ce petit ?
Elle veut parler, mais elle se rappelle que Athmane ne connaît pas son passé. Il ignore tout du garçon qu’elle a, autrefois, abandonné.
— Ce petit, finit-elle par dire, il me rappelle quelqu’un !
— Quelqu’un que tu as connu ?
— Oui, mais ce n’est qu’une impression.
Elle lui touche délicatement l’oreille gauche et elle sursaute une fois de plus : il a la même excroissance que son fils ! Mais une fois encore, elle doit se rendre à l’évidence : ce bébé n’est pas son fils. Son fils, s’il est encore de ce monde, approche les trente-cinq ans, voilà longtemps qu’il a cessé d’être un bébé ! Le bébé ne pleure pas, mais regarde Fatma avec cette curiosité si déconcertante chez les nouveau-nés.
— Prends-le, je vais lui faire un biberon !
Elle le pose délicatement dans les bras de Athmane qui se met à le bercer. Quand elle revient, l’enfant s’est endormi !
— Tu l’as rendormi ! dit Fatma.
Elle le prend et le pose sur le lit. Elle se met à ses côtés et ne le quitte pas des yeux.
— Tu me fais une petite place ?, demande Athmane.
— Il n’y a pas assez de place, si tu veux dormir, il faut aller au salon !
— D’accord, dit-il.
Athmane prend une couverture et va au salon. Fatma, elle, ne va pas dormir. Elle laissera la veilleuse allumée et ne quittera pas des yeux le bébé, qui lui rappelle trop le sien… Ce petit garçon, qu’elle n’a même pas eu le temps de prénommer et qu’elle a abandonné à l’hôpital, parce qu’une infirmière avait dit qu’on allait alerter les autorités. Et depuis, elle vit dans une sorte de clandestinité, redoutant toute chose ou toute personne qui lui rappellerait son passé… Mais un passé qu’elle n’oublie pas. (A suivre…)
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28 août 2011
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