Edition du Dimanche 28 Août 2011
Des gens et des faits
Résumé : Faouzi l’a choisie. Pendant des années, il n’a pas revu sa famille. Celle-ci a attendu la naissance de Karim, pour se réconcilier avec eux. Le seul avec qui le courant ne passe pas est son beau-frère. Mais il est généreux avec eux. Son fils remarque sa tristesse…
5eme partie
-C’est parce que papa n’est pas là ? demande-t-il.
- Oui, répond-elle.
- Quand il viendra, je lui dirais de rester ! Comme ça, tu souriras tout le temps !
- C’est gentil, j’ai de la chance d’avoir un garçon comme toi !
Salima l’embrasse et le regarde aller au salon. Elle s’assoit à la table et bien qu’elle ne voudrait pas y penser, elle ne peut s’empêcher de songer à ce que lui a dit Zohra. Elle en est encore toute perturbée. Elle voudrait connaître le nom de la vieille qui lui avait tout raconté. Comment s’était-elle retrouvée dans le même village qu’elle ?
Elle se trouve à plus de trois cent kilomètres du sien, d’où elle et son mari sont originaires ;
La jeune femme a beau se creuser la tête, elle n’a aucune réponse à ses questions.
Après le dîner, elle gagne sa chambre, avec Karim, prend un roman, tenant à s’occuper l’esprit avant de s’endormir. Elle n’aimait pas regarder la télévision, la nuit. Elle préfère le silence. Ainsi elle pourra entendre les moins bruits venant de la rue.
Karim s’est vite endormi. Comme d’habitude, elle laisse la lumière du salon allumé et celle qui donne sur le perron. Elle pense que cela dissuadera les voleurs ou les gens mal intentionnés. Elle s’efforce de lire quelques pages mais elle aurait été incapable de dire de quoi parlait le livre une fois qu’elle l’a fermé.
- Tant pis…
Elle ne tarde pas à s’assoupir. Est-elle en train de rêver ou frappe-t-on réellement à la porte ?
Salima se redresse d’un coup et écoute. Qui pouvait-ce être ? Il est plus de dix heures du soir. Elle se lève et marche silencieusement dans le couloir. Elle regarde depuis le judas, sur le perron. Elle manque de crier de joie, en reconnaissant la silhouette de son mari. C’est bien lui.
- Qui est-ce ? demande-t-elle par prudence.
- Ouvre, c’est moi !
Ce “moi” n’avait pas besoin d’un nom ou d’être suivi d’une excuse. Salima s’empresse d’ouvrir à son mari et le regarde entrer. Faouzi se charge de refermer après avoir posé son sac de voyage.
- Sois le bienvenu ! Ça va ?
- Ça va et toi, chérie ?
- Bien, bien…
Faouzi remarque qu’elle est moins chaleureuse qu’avant ;
- Tu n’es pas contente de me voir ?
- Si, si, répond-elle alors qu’il passait un bras sur ses épaules. Qu’est ce qui te le fait croire ?
- Quelque chose en toi, en ton accueil. Tu ne vas pas bien ?l’interroge-t-il. Il s’est passé quelque chose, durant mon absence ?
Salima hésite à lui en parler. Elle s’efforce de sourire tout en se serrant à lui.
- Je ne savais pas que tu allais venir, tu n’as pas eu peur de voyager de nuit ? Est ce que tu as dîné ou je te prépare quelque chose ?
Faouzi ne la laisse pas terminer. Il lui apprend qu’il a dîné chez leur voisin. Salima sent une fibre en son cœur, frémir à cette nouvelle ? Elle ignore pourquoi mais cela l’agace au plus haut point…
(À suivre)
A. K.
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28 août 2011
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