Cheikh Kaddour Benachour Ezzerhouni est né en 1850 à Nedroma dans la wilaya de Tlemcen où il poursuivra un enseignement traditionnel à l’école coranique, au sein de laquelle, il acquerra tous les rudiments qui lui permettront de maîtriser la langue arabe dans ses profondeurs. Cette formation, confortée par les contacts des cheikhs et autres savants établis à Nedroma lui facilite l’accès à la littérature populaire.
Une passion qu’il arrivera à éclore dès l’âge de 13 ans. Trois années plus tard, il verse dans le monde musical en qualité de chanteur, interprétant des qacid du genre hawzi et zedjel et dirigeant d’une main de maître un orchestre constitué d’un rbeb, d’une derbouka, de deux luths et d’une snitra( mandolin). Cheikh Kaddour Benachour poursuit sa carrière d’artiste avec abnégation, s’imposant à chaque cérémonie un peu plus dans le monde de l’art du melhoun. Kaddour Benachour vouait un respect et une reconnaissance sans limite à son père spirituel cheikh Sid Ahmed El Bidjai,ainsi qu’a son maître cheikh Sidi Mustapha Benamar Trari El Wazani,cheikh de la zaouia tayebiya a Nedroma,lequel a guidé ses pas jusqu’a la consécration. Jusqu’en 1912 date à partir de laquelle, il s’engage dans la voie du mysticisme et de l’ascétisme, cheikh Kaddour Benachour était surtout versé dans le profane, chantant l’amour et les plaisirs de la vie. Entre temps Kaddour Benachour se mariera avec Meriem la petite fille de cheikh M’hamed Remaoune, un autre grand poète du malhoun, lui-même originaire de Nédroma, père de la célèbre « Alayemni fi Liaâti ma zarouk mhani ». Inspiré par ce mariage et pour rendre hommage à celle qui fut sa femme et sa muse, Kaddour Benachour écrira « Anaya fi H’mak qoultelha ya ouelfi meriem ». Un merveilleux qacid d’une grande beauté lyrique que nombre de maîtres ont repris dans toute sa sensualité, entre autres, cheikh El Hadj M’hamed el anka dans le genre chaâbi et Hadj Mohamed Ghafour dans le mode hawzi. Cheikh Kaddour Benachour Zerhouni s’est éteint le 6 juin 1938 à Nedroma alors qu’il était âgé de 88 ans. Le poète a laissé un répertoire évalué à prés de 200 qacid de différents genres (profanes et mystiques). Anis. M. T.
25 août 2011
1.POESIE