Natif de la région des massifs du Dahra, l’Histoire situe la naissance de Lakehal Ben Abdellah Benkhlouf vers le début du 16ème siècle. Sa famille s’installera, par la suite, à Mazaghran, à quelques kilomètres de Mostaganem, où il intégrera, dès sa prime enfance, la zaouïa du village.
A cette époque le Maghreb est affaibli par des rivalités internes au point de ne plus pouvoir résister à la puissance espagnole. De nombreux ports et villes côtières étaient déjà occupés comme le fut Mostaganem. Jusqu’à ce jour du mois d’août 1558 où la marine espagnole dirigée par le Comte d’Alcaudète affronte la marine algérienne commandée par Hassan Agha, fils de Kheireddine Barberousse. S’ensuit alors la sanglante bataille de Mazaghran qui s’est soldée par la mort du comte espagnol et de la complète défaite de son armée. Une bataille à laquelle, dit-on, Lakhdar Benkhlouf aurait participé et qu’il a immortalisé dans « Quessat Mezeghran », une de ses célèbres qacida. Le fils des massifs du Dahra aurait vécu 125 ans et 6 mois. C’est, d’ailleurs, lui-même qui le précise dans sa fameuse qacida « eb’qaw besslama ya ouled Klouf ». Un poème testament de 125 bites( elbite dans le melhoun équivaut à un quatrain cela veut dire que Benkhlouf, dans cette ?uvre, s’est fondu de 1000 vers) alors qu’il était âgé de plus de125 ans et qu’il était sur son lit de mort. Lakhdar Benkhlouf est considéré comme le poète du prophète Mohamed (qsssl). C’est après un pèlerinage qu’il a effectué au mausolée de Sidi Boumediene à Tlemcen, indique-t-on, alors qu’il était âgé de plus de 40 ans, qu’il s’est imprégné de cette ferveur. Depuis il changera de prénom de Lakehal à Lakhdar. Il aurait très souvent vu le prophète Mohamed (qsssl) en rêve. C’est d’ailleurs ce qu’il révélera dans nombre de ses qaçaid. Après une longue vie, Benkhlouf a laissé un très riche répertoire consacré, essentiellement, à med’h errassoul. Enterré à Sidi Lakhdar, une localité qui porte son nom, près de Mostaganem, son mausolée est relevé d’une particularité. Le palmier qui se dresse en son centre et qui a depuis quatre siècles pris une forme bien particulière. Certains y lisent même le nom d’Allah, ce qui, serait, dit-on le signe évident de la piété du personnage. Anis M.T
24 août 2011
1.POESIE