Ils ne sont pas comme quand on avait leur âge. Bekri dans le quartier, il n’y avait aucune différence entre le père et le voisin, la maman et la voisine. Pour ceux qui commençaient à fumer, attention d’être pris un mégot à la main, par le voisin du voisin. Il pouvait te donner la tannée de ta vie, sans que tu rechignes.
Et tu es heureux que l’info n’arrive pas chez le paternel. Bekri, on ne pouvait pas refuser de faire une petite course pour la voisine, quand ses enfants sont absents. Bekri, lors de nos veillées nocturnes, sous l’unique lampadaire du quartier, on mettait le « transistor en sourdine » pour ne pas déranger. On l’éteignait au passage d’un adulte. Un jeune, bekri, ne manquait jamais de respect à la voisine de son âge. Il la défendait comme il aurait défendu sa sœur. Essayez de faire aujourd’hui une remarque à un de ces jeunes et vous aurez droit au « ça ne te regarde pas, tu n’es pas bouya », tout un programme quoi. Ouled elyoum ya settar, ne sont pas l’avenir de l’homme. Et s’ils pensent l’être, c’est que la race humaine va à sa perte. Vous n’avez qu’à lancer un regard quand vous les croisez. A quelques couleurs près ils ont les mêmes tenues, les mêmes coupes de cheveux. On dirait des bidasses déserteurs. Ils sont collés à leur immédiat. Ils ne courent que pour se sauver ou poursuivre quelqu’un. Ils ne lisent plus. Ils chantent pour déranger. Ils bouffent, boivent et avalent à pleines lampées tout ce qu’on leur sert par l’intermédiaire de la grande « gassaâ » parabolique. Et quand ils ne sont pas connectés au tube cathodique, ils accrochent leur nouvelles boucles d’oreille, ils bipent sans mobile pour qu’on les rappellent, pour se redire ce qu’ils se sont déjà redit. C’est des animaux, ceux d’aujourd’hui.
Mon Dieu si je pouvais redevenir jeune
24 août 2011
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