VIII. En ce moment, une femme pleurant à fendre le coeur accourt au milieu du théâtre, vêtue de noir et tenant un enfant sur son sein. Une vieille la suivait tout en haillons, et également éplorée. Toutes deux, agitant des branches d’olivier, font le tour du lit où gisaient recouverts d’un manteau les trois cadavres; et voilà ces nouvelles venues qui se mettent à pousser des cris lamentables.
Au nom de la pitié publique, s’écriaient-elles, par les droits sacrés de l’humanité, soyez touchés du sort de ces malheureux jeunes gens si indignement égorgés; et ne refusez pas à une veuve, à une mère, désormais sans appui, la consolation de la vengeance! Secourez du moins, secourez cette faible créature vouée dès sa naissance à la misère, et que le sang de ce monstre soit offert en expiation à la morale et aux lois outragées. Sur cet incident, le président se lève, et s’adresse au peuple en ces termes: Le crime est avoué par le coupable, il en sera fait justice exemplaire. Mais nous avons un devoir préalable à remplir, c’est de découvrir les complices d’un tel forfait: car il n’est pas vraisemblable qu un seul homme ait pu ôter la vie à trois jeunes gens aussi vigoureux. La torture mettra au jour la vérité. L’esclave qui l’accompagnait ayant pris la fuite, il ne nous reste qu’à appliquer au maître la question, pour qu’il révèle ses adhérents. Par là nous rassurerons la cité, en extirpant radicalement cette association formidable.
24 août 2011
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