Le Carrefour D’algérie
Mardi 23 Août 2011
Pole&mic
Par B. Nadir
Sommes- nous violents?
Beaucoup de personnalités politiques estiment que nous sommes un peuple «violent», car ayant subi les affres des guerres et des révolutions.
En ce mois sacré, Oran est sous l’emprise de la violence juvénile. Les agressions sont devenues le paradoxe d’un mois de piété et d’amour. Pire des brigands se constituent en gangs et n’hésitent pas à brandir des épées. La télévision ne dit rien, on nous dit que la police a pris toutes les mesures nécessaires. On nous dit que cette violence est la conséquence de la dernière grâce présidentielle. Mais la réalité est là, la violence est devenue un moyen de communication et d’expression. Personne n’est à l’abri de cette violence, et nous avons l’exemple de Londres. Sommes-nous violents? Nous sommes comme tous les autres peuples de ce monde. Nous pouvons réussir comme nous pouvons échouer. Chez nous et depuis l’indépendance, les hommes du pouvoir devraient se poser la question suivante» qu’est ce qu’ils ont fait pour l’émergence d’une élite et pour l’instauration d’une culture de tolérance et d’acceptation?». En vérité, le pouvoir s’est forgé, après 1962, sur la force et la violence. Chadli en a fait de même, tout en inculquant indirectement la politique de l’exclusion et en l’appropriation. Face à la crise, le pouvoir est devenu plus répressif, alors que les jeunes veulent une Algérie libre et prospère. Cette répression a favorisé l’émergence des intégristes et par la suite de terroristes. Aujourd’hui, le pouvoir, qui a marginalisé l’élite et la classe politique, écoute et tend son oreille à ceux qui cassent et qui brûlent. Si vous barricadez la route, les autorités se déplaceront et écouteront vos doléances, mais si vous voulez marcher, ou protester pacifiquement, on vous «intimidera» et on vous «ridiculisera». C’est là, le nœud gordien. Nos jeunes ont beaucoup du «vide». L’Etat n’a pas construit de maisons de jeunes, de maisons de culture et autres infrastructures sportives et culturelles. L’Etat ne sanctionne pas ceux qui dépassent la ligne rouge. La violence dans les stades n’a pas été réglée. Notre télévision ne s‘implique pas pour la lutte contre la violence. La violence c’est aussi la conséquence de l’échec scolaire, par la faute de ceux qui ont arabisé sans norme et qui ont instauré le fondamental. Finalement, c’est la pratique du pouvoir, qui a rendu violent nos jeunes.
23 août 2011
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