Le Carrefour D’algérie
Point de vue
Par Farida T.
L’Algérien, persona non grata au Qatar
Après avoir chassé l’outarde et la gazelle, après avoir débauché nos meilleurs journalistes et commentateurs sportifs, les braconniers du Qatar veulent couper les ponts avec l’Algérie en cessant la délivrance de visas aux ressortissants algériens. Après avoir été autorisés
à bafouer pendant des années la loi sur le braconnage, les princes du Qatar claquent la porte de leurs tentes au nez morveux de leurs complices, prenant en otage les quelques algériens pouvant se permettre le détour. Les Qataris prétextent une procédure de consultation préalable pour justifier cette décision unilatérale. Après avoir falsifié notre histoire et notre lutte contre les terroristes via leur plus forte arme nucléaire qu’est Al jazira, après avoir assuré l’organisation de la coupe du monde de football en 2022, après avoir troqué leurs turbans contre des bérets bleus, et leur kamis de soie contre des treillis de combat, après avoir garé leurs chamelles et avoir opté pour des avions de guerre, après les orgies et les beuveries à des millions de rials, leurs altesses se délestent enfin d’un lourd fardeau qui, apparemment, les empêchaient d’exister. Cette relation contre nature devenait comme un boulet que les vieux bédouins bedonnants n’arrivaient plus à assumer: il fallait faire un choix et si possible toujours se fier à la raison du plus fort. Entre l’Algérie et l’OTAN, le cœur des Qataris ne balance guère. L’Algérie n’a pas pris position concernant la libye. Elle n’est ni pour ni contre, bien au contraire. Position ambiguë qui déplait à l’oncle Sam et Chikh Ben Jassem est un scénariste qui se voit déjà engranger les bénéfices diplomatiques et politiques de son choix. Le Qatar étant un minuscule émirat avec très peu de population et très mal situé géostratégiquement, il a dû faire le choix de la raison: flirter avec les puissances militaires de ce monde, en l’occurrence les Etats-Unis et la France. Au moins, dans cette relation dans laquelle le Qatar se prostitue sans état d’âme, il gagnerait à être en paix et pas en guerre, et surtout, il payait assez cher chaque nuit de «sérénité» pour pouvoir compter sur ses nouveaux amis en cas d’éventuelles liaisons dangereuses. Et franchement, avec la lointaine Algérie qui veut à tout prix s’inventer une grande histoire d’arabité, si ce n’est qu’une question d’outardes et de gazelles, avec leurs pétrodollars, les renards du désert sont assez riches pour se payer des cerveaux qui leur en fabriqueront d’aussi belles et d’aussi sauvages que les nôtres.
22 août 2011
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