Le Carrefour D’algérie
Lundi 22 Août 2011
Pole&mic
Par B. Nadir
La montagne et la souris du changement!
La presse commence à dévoiler les projets et/ou avant-projets relatifs au code de l’information, les lois sur les partis politiques et les associations du mouvement civil. Les observateurs et spécialistes estiment que les nouvelles lois ne répondent nullement aux besoins de la classe politique et de la société, qui veulent un peu plus d’espace d’expression.
Or, la loi sur la communication ou le code de l’information a prévu l’emprisonnement des journalistes alors qu’il était question de ne plus parler d’emprisonnement sauf pour des cas d’extrême d’urgence. Et comme d’habitude, la nouvelle comporte des ambiguïtés comme ne pas porter atteinte aux valeurs et à l’unité nationale et d’autres termes sans en définir la portée. Le nouveau code parle d’agrément pour les journaux électroniques. C’est ce qui a étonné les observateurs où il serait question de museler la presse et l’internet. Ce qui laisse présager que le pouvoir n’a nullement l’intention d’élargir le champ d’expression en permettant l’émergence de journaux dans les différents domaines et aussi des journaux électroniques qui peuvent être hébergés ailleurs et se financer en Algérie sans rentrer en contradiction avec les lois du pays du moment où l’intermédiaire paye les taxes et les impôts. Ce qui prouve que le pouvoir serait dépassé en matière d’informations nationales diffusées sur le Net. Les Algériens communiquent avec eux sur le net, tentent d’exploiter Facebook et créent des blogs et des forums pour parler de leur vécu et cela dans tous les domaines sans aucune restriction. Ce code pourrait démotiver les journalistes qui songent investir ce créneau. Le code ne dit pas mot sur l’ouverture de la télévision et la radio. Cet avant-projet aurait dû être discuté par les journalistes et débattu. Quant à la loi sur les partis, ses activités pourraient être gelées s’il osait fraterniser et/ou avoir des liens avec des partis et organisations étrangères sans l’aval des autorités. C’est du ridicule. Le parti unique était membre dans plusieurs groupements. Appartenir à la troisième ou quatrième internationale ne veut pas dire «trahir» son pays mais plutôt défendre ses points de vue dans un forum… Pire, un parti pourrait être dissous s’il boycotte les élections à quatre reprises ou s’il n’active pas pendant une année. Notre pouvoir n’a pas compris que la Démocrite ne signifie nullement prendre part aux élections. Quant à la loi régissant les associations, on touche au fond où une association est dissoute si elle avait un lien avec un parti. Et pourtant dans le monde et en occident, des associations sont proches de partis. Il n’y a pas de mal tant que l’association respecte les lois de la République. La montagne risque d’accoucher d’une souris.
22 août 2011
Contributions