Bonjour. Je suis cadre dans une société étatique. J’ai 35 ans, célibataire. Aujourd’hui, j’ai décidé de vous écrire pour partager des moments avec vous. Voila, suite à une terrible maladie dont j’ai souffert, j’ai décidé de partir me soigner à l’étranger.
Là bas, Je me suis intéressée à l’art-thérapie suite à un traitement que j’ai suivi pour guérir d’un cancer du sein. Durant ma convalescence, dans l’espoir d’expulser définitivement la tristesse qui m’habitait, j’ai fréquenté un stage de thérapie par le modelage. J’ai vécu mon expérience la plus forte lorsqu’il m’a été demandé de façonner dans l’argile, les yeux bandés, un personnage me représentant. Le résultat final m’a horrifiée et m’a fait fondre en larmes. Maigre, le corps marqué de trous, la tête partagée en deux, cette représentation sentait les métastases et la souffrance. J’étais persuadée que cela présageait une mort prochaine. L’art-thérapeute m’a alors écoutée vider toutes les peurs que j’avais accumulées en moi. Sa recommandation ? “Mets cette statue dans un chiffon mouillé et emmène-la chez toi pour lui donner l’allure que tu souhaites.” J’ai ainsi retravaillé durant six semaines. A mon rythme, j’ai bouché les trous, lissé les surfaces. Masser cette poupée de terre était une façon détournée de prendre soin de moi. Mais le plus agréable à mes yeux était cette joie qui me gagnait au fur et à mesure du rétablissement de mon personnage, de ce prolongement de moi. Aujourd’hui, je suis avec les miens, je savoure la joie de vivre. Par ce témoignage, je voudrais dire à toute personne en souffrance, de ne pas se laisser faire. A toute maladie il y’a toujours un remède et ça provient d’Allah, sans toute fois être optimiste. Force de guérison. Malika Biskri
22 août 2011
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