Une ville, une histoire
Résumé de la 7e partie : La nourrice a manigancé un plan pour empêcher le roi d’épouser sa propre fille : un lourd tapis, posé dans la chambre nuptiale où la jeune fille pourrait se cacher.
La fête est grandiose. La nourriture est abondante et les musiciens et les danseurs réjouissent les invités, réunis par dizaines dans la grande salle du palais.
A l’heure convenue avec la nourrice, un convoi va chercher la mariée. On a prévu une calèche pour la jeune fille et une autre pour ses effets. Mais en guise d’effets, la princesse ne prend que son tapis, un lourd tapis d’une grande beauté. La nourrice, que tout le monde croit être la mère de la mariée, prend place dans la calèche. Et tandis que le cocher prend la direction du palais, elle rappelle à la jeune fille ce qu’elle doit faire.
— N’oublie pas, dès que tu te retrouveras seule, d’entrer dans le tapis et de t’y enfermer !
Dès qu’on arrive au palais, la nourrice veille à ce que l’on installe le tapis dans la chambre nuptiale, puis elle y accompagne la jeune fille.
— Regarde comme la chambre est belle ! Les murs sont recouverts de lambris dorés, les rideaux sont tissés d’or et d’argent…
— Hélas, soupire la jeune fille, tout cela n’est pas pour moi ! Désormais, ma demeure sera ce lourd tapis ! qui sait, si je n’y passerai pas le reste de mes jours !
— Tu y resteras le temps que le roi t’oublie, puis je t’en ferai sortir et tu retourneras dans ma maison où tu as toujours vécu !
Comme de coutume, le marié ne peut entrer dans la chambre nuptiale qu’une fois les dames de compagnie de la fiancée sorties. Or, dès que la nourrice est partie, la jeune fille est entrée dans le tapis et elle l’a fermé de l’intérieur.
Le roi arrive, tout heureux de retrouver sa nouvelle épouse mais il est surpris de ne trouver personne.
— Où es-tu ? crie-t-il.
Mais elle n’est ni dans le cabinet de toilette attenant à la chambre ni au balcon.
— Ma reine ! crie-t-il encore.
La jeune fille, dans le tapis, tremble de peur mais elle se tient immobile.
Elle n’ose même pas respirer de peur que le roi ne l’entende.
Le roi sort dans les couloirs et appelle ses gardes.
— Ma fiancée n’est pas dans sa chambre ! Cherchez-là, faites tout pour la retrouver !
On cherche dans toutes les chambres, on va même dans les jardins. En vain. La princesse est introuvable.
Le roi fait venir la nourrice qu’il croit être la mère de la jeune fille.
— Ta fille a disparu !
La nourrice se met aussitôt à crier.
— C’est khettaf la’ârayes, (le ravisseur des jeunes mariées). Je n’aurais pas dû la laisser seule dans sa chambre !
Et elle se met à se lamenter et à pleurer.
— Ma fille, ma pauvre fille, je l’ai élevée et choyée pour que ce monstre me l’enlève !
— Tais-toi, dit le roi, je vais envoyer des hommes à sa recherche !
— Hélas, Khettaf la’ârayes habite dans les hautes montagnes, personne, jamais personne n’est parvenu jusqu’à lui… (A suivre…)
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21 août 2011
1.Extraits, K. Noubi