Cela s’est passe un jour/ Aventures, drames et passions celebres
Résumé de la 124e partie : Frida tombe grièvement malade. Diego accepte de l’épouser de nouveau, mais il lui impose des conditions, notamment l’absence de vie conjugale.
Elle accepte ses conditions et elle retourne dans la maison bleue. Il lui coûte de côtoyer Diego et de ne plus pouvoir être avec lui, comme autrefois. Mais le fait de le voir, lui donne l’illusion d’être toujours l’élue de son cœur.
Elle ne quitte presque plus la maison où elle va vivre et peindre. Elle aurait aimé avoir un enfant mais après un troisième avortement, les médecins lui ont dit qu’elle ne pourrait plus en avoir. Un enfant l’aurait certainement rapproché de Diego…
Diego, s’il ne lui parle pas beaucoup, lui envoie des billets où il s’adresse à elle, en des termes d’une extrême douceur. Ainsi, il l’appelle souvent niña de mi ojos, (petite fille de ma prunelle). Mais il a beaucoup à faire et la néglige. 1940, c’est l’année de la Grande Exposition, «Vingt siècles d’art mexicain», organisée au Musée d’art moderne. Des artistes de renom, dont Greta Garbo, parraine la manifestation. Les œuvres de Diego figurent en bonne place et c’est la reconnaissance, à la fois nationale et internationale, c’est la gloire. Mais la gloire sans argent, car le fiasco américain lui a fait perdre beaucoup d’argent et le gouvernement mexicain qui l’emploie, ne lui verse pas ses honoraires… Frida n’est au courant de rien : enfermée dans la maison, dans le silence et la solitude, elle peint. Ce seront des œuvres comme La Columna rota, (la colonne brisée) et El venado herido (le Cerf blessé) qui décrivent ses propres souffrances, ou, un peu plus tard, en 1949 le célèbre tableau : «L’Embrassement d’amour entre l’Univers, la Terre, moi, Diego et M. Xolotl du Mexique», œuvre à la fois étrange et belle où Diego est représenté sous la forme d’un bébé androgyne et où figurent les dieux de la tradition indienne, dont le chien Xolotl, qui guide les morts vers l’au-delà.
Ce qu’elle ne dit pas de vive voix, elle l’écrit. Dans une lettre, elle lui dit qu’elle l’aime et qu’elle ne cessera jamais de l’aimer, quoi qu’il arrive :
«Je t’appartiens et tu m’appartiens à jamais !»
Elle apprend que la chirurgie a progressé et qu’elle peut espérer guérir de ses douleurs au dos, peut-être même pouvoir marcher normalement.
«Je veux me faire opérer !»
Elle part se faire opérer à San Francisco : elle subira sept opérations successives de la colonne vertébrale et reviendra sur un fauteuil roulant ; elle va continuer à peindre, malgré la souffrance et la solitude. Diego se rapproche d’elle, il lui raconte des histoires, chante. La maladie la ronge, on l’a amputée des orteils, atteints par la grangène, mais elle n’abdique pas. Dans sa toile, «Le marxisme guérira les malades», elle se représente debout, le visage rayonnant. Mais la maladie a considérablement progressé et le 13 juillet 1954, sept jours après son 47e anniversaire, elle meurt. Elle sera incinérée, selon l’antique coutume indienne et ses cendres, enfermées dans un sac, sont exposées dans sa chambre. Diego la rejoindra dans la mort, trois années après, le 24 novembre 1957. il avait formulé le vœu d’être, lui aussi, incinéré et de voir ses cendres mélangées à celles de Frida, qu’il n’a jamais cessé d’aimer, mais le gouvernement mexicain récupérera son corps et lui fera des funérailles nationales, en l’enterrant dans la Rotonde des Mexicains illustres. (A suivre…)
http://www.infosoir.com/editarchive.php?lejour=17&lemois=8&annee=2011&id=130831
18 août 2011
1.Extraits, K. Noubi