Une ville, une histoire
Résumé de la 3e partie : Le roi continue à menacer la reine : si elle donne naissance à une fille, il tuera l’enfant. La reine demande à sa nourrice de l’aider.
Je ne veux pas qu’il attente à la vie de mon enfant !
Et elle se remet à pleurer. La nourrice fait de son mieux pour la consoler.
— Si tu mets au monde une fille, nous tenterons de la mettre à l’abri… Je la prendrai et je l’élèverai comme je t’ai élevée, en la faisant passer pour une petite orpheline que j’aurais recueillie…
La reine soupire.
— Le roi va exiger l’enfant pour le tuer !
— Nous le remplacerons par un autre nourrisson de sexe masculin !
— Et d’où ferons-nous venir ce nourrisson ?
La nourrice sourit encore.
— Ma reine, il y a tant de femmes dans le royaume qui vivent dans la misère et qui, enceintes, ne demandent qu’à se débarrasser des enfants qu’elles portent… Il suffit de donner quelques pièces d’or à l’une d’elles pour qu’elle nous remette son fils qui vient de naître !
La reine est enchantée par la proposition.
— Ma nourrice, tu me rends la vie !
— J’élèverai l’enfant et je l’emmènerai au palais, de temps à autre, pour que tu puisses la voir…
Mais souhaitons que nous n’en arrivions pas là et que l’enfant que tu portes sois un garçon !
Hélas, quelques jours après, la reine met au monde son enfant et c’est une fille. La nourrice qui l’a assistée prend l’enfant dans ses bras et s’exclame :
— Qu’elle est jolie !
Elle regarde la reine.
— Elle te ressemble comme deux gouttes d’eau !
La reine pleure.
— Hélas, son père va la tuer !
La nourrice secoue la tête.
— Non, je la mettrai à l’abri !
Elle nettoie la fillette, la recouvre de langes et l’emmène dans un endroit secret. Puis, elle revient avec un autre enfant, un garçon, né deux jours auparavant, qu’elle a acheté à une paysanne pauvre.
— Le roi veut un prince, dit la nourrice, eh bien, il aura un prince !
Elle regarde l’enfant.
— Il n’est pas aussi beau que ta fille, mais tant pis, le roi doit s’en contenter !
La reine se met à pleurer.
— Il me coûte de tromper mon époux mais hélas, si je n’agis pas de la sorte, il tuera sans hésiter ma fille !
— Alors, ne pleure pas !
Elle lange l’enfant et le met dans le berceau, préparé de longue date pour le prince, celui qui succédera un jour au roi.
— Maintenant, je vais appeler le roi ! (A suivre…)
http://www.infosoir.com/editarchive.php?lejour=15&lemois=8&annee=2011&id=130762
16 août 2011
1.Extraits, K. Noubi