IX. Que sera-ce si la nature a donné aux cheveux une couleur avantageuse un lustre qui en relève l’éclat; de ces teintes vigoureuses qui rayonnent au soleil, ou de ces nuances tendres, dont le doux reflet se joue aux divers aspects de la lumière? Tantôt c’est une chevelure blonde, toute d’or à la surface, et qui prend vers la racine le brun du miel dans l’alvéole; tantôt c’est un noir de jais, dont l’émail rivalise avec l’azur de la gorge des pigeons. Lorsque, luisants des essences d’Arabie, et lissés par l’ivoire aux dents serrées, les cheveux sont ramenés derrière la tête, c’est une glace où se mirent avec délices les yeux d’un amant: ici ils simulent une couronne tressée en nattes serrées et fournies; là, libres de toute contrainte, ils descendent en ondes derrière la taille. Telle est l’importance de la coiffure, qu’une femme eût-elle mis en oeuvre l’or, les pierreries, les riches tissus, toutes les séductions de la toilette; si elle n’a pris un soin égal de ses cheveux, elle ne paraîtra point parée. Cet arrangement chez ma Photis n’avait coûté ni temps, ni peine; un heureux négligé en faisait tous les frais. Réunis en noeud au sommet de la tête, ses cheveux retombaient, gracieusement partagés, des deux côtés de son cou d’ivoire, et de leurs e x t r é m i t é s bouclées atteignaient la bordure supérieure de son vête- ment.
2.9.L’âne d’or ou les métamorphoses
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15 août 2011
1.Extraits