VIII. En parlant ainsi, elle tourne la tête, et me regarde en riant. Moi, avant de lui obéir, je passe en revue toute sa personne. Mais que sert de vous la décrire en détail? Dans une femme, je ne prise rien tant que la tête et la chevelure. C’est ma plus vive admiration en public, ma plus douce jouissance dans l’intimité. Et, pour justifier cette prédilection, n’est-ce pas la partie principale du corps humain,
celle qui est le plus en évidence, qui frappe les yeux tout d’abord? Cet appendice naturel n’est-il pas pour la tête ce qu’une parure éclatante est pour le reste du corps? Je vais plus loin: souvent la beauté, pour mieux éprouver le pouvoir de ses charmes, se dépouille de tout ornement, fait tomber tous les voiles, et n’hésite pas à se montrer nue, espérant plus de l’éclat d’une peau vermeille que de l’or des plus riches atours. Mais de quelques attraits que vous la supposiez pourvue, si vous lui ôtez, (chose affreuse à dire! nous préserve le ciel de la réalité!) si vous lui ôtez, dis-je, l’honneur de sa chevelure, si son front est découronné, eh bien! Cette fille du ciel, née de l’écume des mers, bercée par les vagues, elle a beau s’appeler Vénus, avoir pour compagnes les Grâces, et le peuple entier des Amours dans son cortège; elle a beau
15 août 2011
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