III. C’est moi, mon cher Lucius, ajouta-t-elle, qui vous ai élevé de mes propres mains. Et la chose est toute simple: je suis parente, et, de plus, soeur de lait de votre mère. Issues toutes deux de la famille de Plutarque, nourries du même sein, nous avons grandi comme deux soeurs dans l’intimité l’une de l’autre.
La seule différence entre nous est celle du rang. Elle a contracté une haute alliance; et je me suis mariée dans la bourgeoisie. Je suis cette Byrrhène dont le nom, souvent prononcé par ceux qui vous élevaient, doit être familier à vos jeunes oreilles. Acceptez sans scrupule l’hospitalité chez moi, ou plutôt regardez ma maison comme la vôtre. Pendant qu’elle me parlait, ma rougeur s’était dissipée, et je répondis enfin: À Dieu ne plaise, ma mère, que je me donne un pareil tort envers mon hôte Milon, dont je n’ai pas à me plaindre! Mais vous me verrez aussi assidu près de vous que je puis l’être, sans manquer à ce que je lui dois. Et à l’avenir, si je refais ce voyage, à coup sûr je n’irai pas descendre ailleurs que chez nous. Nous faisons quelques pas durant cet échange de compliments, et nous arrivons à la maison de Byrrhène.
15 août 2011
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