X. La volupté chez moi devenait torture; je n’y tenais plus; et me penchant avidement sur le beau cou de Photis, à l’endroit où les cheveux prennent naissance, j’y imprimai un long et délicieux baiser. Elle tourna la tête, et me lançant de côté une oeillade assassine: Ah! jeune écolier, vous prenez goût à ce nanan; tout n’y est pas miel; prenez-y garde. À la longue, trop de douceur aigrit la bile.
J’en cours le risque, ma chère âme, m’écriai-je; pour savourer un seul de tes baisers, je suis homme à me laisser griller tout de mon long sur le brasier que voilà. Je dis; et la serrant dans mes bras, je joignis les effets aux paroles. Mon feu la gagne, elle me rend étreinte pour étreinte, caresse pour caresse. Sa bouche entrouverte me prodigue le parfum de son haleine; nos langues se rencontrent aiguillonnées par nos communs désirs. Ivre de ce doux nectar, Je meurs, m’écriai-je, je suis mort, si tu ne m’exauces. Mais elle, m’embrassant de nouveau, me dit: Rassure-toi; tes désirs sont les miens: je suis à toi, et nos plaisirs ne se feront guère attendre. À l’heure des flambeaux, je serai dans ta chambre. Va rassembler tes forces; car je veux toute la nuit te livrer bataille, et j’irai de tout coeur
15 août 2011
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