En quittant le Tafilalet, Tin Hinan et Takama ont emporté avec elles un viatique : de la galette d’orge, des dattes et une sorte de boudin à base de céréales grillées, pétries dans du beurre et du miel, et qui permet, quand on voyage,
de tenir très longtemps. Mais le voyage a été plus long que prévu et les deux femmes ont épuisé leurs réserves. Le désert qui contient dans son sous-sol de l’eau, contient aussi des plantes comestibles… Au détour d’un rocher, Takama vient justement de repérer des plantes. Elle s’approche des touffes, les touche et dit à Tin Hinan :
— C’est une plante à graines.
— Est-ce comestible ?
— Je le pense, dit la jeune femme.
Elle prend une étoffe qu’elle met sur ses genoux, elle saisit une touffe et, avec un bâton, elle en fait tomber les graines. Elle en porte quelques-unes à la bouche et les mâche. «C’est bon», dit-elle. Elle prend d’autres touffes et en fait tomber également les graines. L’opération va durer jusqu’à épuisement des touffes, en fait du panicum turgidum, dont les Touareg d’aujourd’hui, qui les appellent afez’u, sont très friands. La récolte n’est pas très abondante mais il y en a suffisamment pour calmer la faim des deux femmes, qui peuvent ainsi continuer leur route. Un peu plus tard, c’est à un autre repas que seront conviées Tin Hinan et sa servante.
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14 août 2011
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