Date de parution : 26/08/2009
Editeur : Fayard
Collection : Litt.gene.
ISBN : 2213637768
EAN : 9782213637761
Résumé :
Quatrième de couverture
À seize ans, on m’a embarqué dans un camion et je me suis retrouvé dans un camp d’entraînement islamiste. Il y avait une fille, Laya. Une fanatique, une rebelle. Elle était séduisante. Elle ressemblait à ma cousine Sultana, celle qui criait «Suce-moi les seins! Suce-moi le sein!» quand nous faisions l’amour. Sauf que Laya ne voulait pas faire l’amour avec moi. Elle préférait écouter mes histoires. Le soir, nous fumions le haschich et je racontais.
Parfois, des tirs éclataient. Des choses se sont passées en Algérie, je crois. Des émeutes, des séditions. Moi, je fumais et je racontais. Les mêmes histoires et pourtant chaque fois différentes. Dans mon village, on m’appelait «le poète». Je tenais ça de mon père, qui avait œuvré toute sa vie à traduire le saint Coran en berbère, la langue de l’amour et des oiseaux. Mon père était un fou. Comme moi. Poète et fou, c’est pareil.
Amin Zaoui chante l’amour des femmes et celui des livres, la passion des histoires. Mais La chambre de la vierge impure est aussi un livre de résistance. Dans la fumée psychotrope, les récits qui s’enchâssent ont l’étrange vertu de renvoyer à l’état de fable ce qui est bien réel: une Algérie confrontée à l’intolérance et à la violence.
extrait
Extrait du livre
Nirvana
Ma grand-mère disait : « La femme qui n’arrive pas à mettre le plaisir dans sa marmite ne pourra jamais le mettre dans son lit. »
Et l’eau n’est pas dormante.
Au sommet de son orgasme, en dessous de moi, Sultana hurlait : « Suce-moi les seins, suce-moi le sein ! »
Mon heure a sonné ! Je préfère les noyaux d’abricots au fruit lui-même. Pourquoi ? Je ne sais pas.
Pour tous les enfants du village, ces noyaux évoquaient le plaisir de sucer, de jouer et de gagner. J’aime gagner. Je n’aime pas les perdants. En été, beaucoup de jeux se pratiquaient avec les noyaux d’abricots. Cela ne vous dit rien ? Tant pis pour vous !
Mon heure a sonné !
Ainsi, quand j’ai quitté notre maison pour aller acheter un demi-pain de sucre chez El Manchot, l’unique épicier du village, je n’imaginais pas que cette sortie durerait treize ans, jour pour jour.
Et l’eau n’est pas dormante.
Doux !
Mielleux !
résentation de : Amin Zaoui
Écrivain algérien né en 1956, Amin Zaoui est romancier, essayiste bilingue (français et arabe) et hispanisant (il a traduit Frederico Garcia Lorca de l’espagnol vers l’arabe).
Il a été professeur de littérature et de traduction à l’université d’Oran, puis directeur du palais de la culture d’Oran à la fin des années 1980.
En 1995, il est accueilli en résidence par le Parlement international des écrivains.
Il a été directeur de la Bibliothèque nationale d’Algérie, mais son programme de conférences et de manifestations diverses, trop ouvert aux écrivains et intellectuels de tous horizons, a beaucoup déplu.
Amin Zaoui a été limogé de son poste en octobre 2008, ce qui a provoqué un grand malaise dans les milieux intellectuels de tout le monde arabe. La bibliothèque nationale était un des derniers lieux véritablement ouvert à la liberté d’expression en Algérie.
Depuis, Amin Zaoui se consacre à l’écriture.
13 août 2011
LITTERATURE