Le Carrefour D’algérie
Point de vue
Par Ahmed Meskine
Gangs d’ici et gangs de là-bas
16 000 policiers déployés pour rétablir l’ordre à Londres après les émeutes de nuit. Pourtant en juin dernier le gouvernement avait décidé de diminuer de 20% le budget de la police. Erreur tactique du gouvernement Cameron
ou test d’une démocratie qui s’en sortira à coup sûr avec quelques blessures sérieuses du côté de quartiers pauvres, habitués à la matraque à chaque explosion sociale. D’ailleurs tous les quartiers pauvres du monde à quelque chose près justifient les budgets de la répression. Répression et pauvreté sont devenues ainsi un couple indissociable auquel l’avenir promet de faire de vieux os. Il faut compter dorénavant avec la crise financière mondiale et l’incapacité des Etats à faire face au chômage. Le capitalisme vieilli mal et la mondialisation sont enfants légitimes, a du mal à éclore des entrailles du seul profit. La question pour ces pays qui ont échappé à la décrépitude institutionnelle, ne se pose plus en termes de ressorts qui leur permettent de rebondir et de refaire une beauté, une deuxième jeunesse, mais de nous aligner, nous, pays du monde tiers sur une grille qui leur permettra d’affirmer leurs valeurs. La nouvelle donne des gangs demeurera en enjeu de taille pour justifier la politique intérieure et intégrer une immigration devenue pesante et sans grands effets sur le contrôle de l’économie, sauf que la solution des aides au développement pose d’énormes préalables dont la gouvernance démocratique et la transparence dans les affaires des Etats. La France en sait quelque chose et les communautés étrangères qui s’y abritent aussi. Les gangs et autres groupes qui dérangent la circulation du capital naissent ainsi d’un mauvais partage de la cagnotte nationale. On a tendance à se demander ce qui se passe chez nous en portant un regard sur ce que vit la Grande Bretagne. On sait que cette histoire de gangs ne nous a pas épargnés et nos quartiers regorgent de ces petits groupes qui s’organisent pour se protéger mutuellement les uns contre les autres, s’affronter parfois à coups de violence. Des groupes qui se font et se défont au gré des intérêts et des déménagements. Il s’agit de comprendre les mécanismes de leurs constitutions, leurs caractéristiques, leurs localisations et mener des enquêtes sérieuses. Bien sûr qu’avant cela il faudrait se débarrasser de la grande délinquance qui prend racine dans la corruption. Au pays d’Elisabeth ils ont commencé par là et pourtant…
13 août 2011
Contributions