Kaddour M’HAMSADJI L’Expression : 14 – 03 – 2007
La réflexion générale précise que, avant tout, la formation est indispensable. En effet, rien ne fait encore mieux connaître l’environnement c’est-à-dire la prise de conscience de l’homme face à la nature, si l’on ne connaît d’abord la terre sur laquelle on vit pour en tirer des leçons, pour comprendre l’intérêt primordial qu’on doit lui porter en termes de respect et de soin.
C’est ce message que développe Chantal Bonnet, diplômée en management et écologiste, dans son ouvrage d’actualité Marché et développement durable, un modèle gagnant. Sans doute, toutes les sociétés, à travers les siècles, ont, d’une manière ou d’une autre, étudié et prescrit ce qu’il faudrait pour protéger la nature, pour normaliser l’environnement, pour inventer ce qui pourrait favoriser des relations harmonieuses entre l’homme et la nature. Bien plus, certaines sociétés anciennes parlent, avec gratitude, de terre nourricière, voire de Terre Maternelle -tels que les Indiens Pawnee- et consacrent des hymnes en forme de prières adressées à tout ce qui est origine de vie, splendeur universelle: ciel, soleil, lune, saisons, relief terrestre, eau, plantes, animaux, minéraux,…Aussi, ce n’est pas sans raison que Chantal Bonnet installe en exergue à son livre les propos du célèbre designer Bill MacDonough: «La société humaine aspire à une intégration du matériel, du spirituel et de l’écologie. Or, ces données traitées séparément peuvent être réinvesties dans nos productions.» Voilà une idée fort moderniste, assurément. Mais quelle tête bien faite ne sait que dans sa littérature sacrée, à l’instar d’autres littératures sacrées, le monde musulman considère comme essentielles à l’homme ces mêmes valeurs et plutôt dans cet ordre: le spirituel, l’écologie et le matériel et qu’elles sont parfaitement liées pour constituer le fondement de la pensée islamique en matière de développement durable? De fait, il n’est qu’à se reporter au Coran et tout particulièrement aux ahâdîth pour relever maints détails sur la bonne conduite à laquelle doit s’adapter l’être humain envers la nature et tous les êtres vivants…Toutefois force est de constater que la vie dite moderne -pour agréable qu’elle soit- dénonce, a contrario, une situation de plus en plus alarmante en matière d’environnement dans le monde industrialisé et, par bien des aspects directs ou indirects, aussi dans les pays émergents et dans notre propre pays qui souffrent d’un manque d’usage de volonté politique pour asseoir une autorité juste et permanente pour traiter les carences dans l’application des décisions, bien plus que d’un manque de moyens matériels. On lit dans l’ouvrage de Chantal Bonnet que d’après les rapports officiels et la presse: «La température de la Terre n’a jamais été aussi élevée depuis quatre siècles, le changement climatique s’accompagne d’une remontée des déserts et d’une raréfaction de l’eau potable dans le pays du Sahel. Récemment, un rapport des Nations unies indique que si rien n’est fait, 60% de la population qui vivra dans les villes en 2020 sera synonyme d’une augmentation de CO2, de déchets et de pression sur les ressources.» Tout en rappelant l’historique et le contexte de la naissance du concept du développement durable, l’auteur, ajoutant en annexe d’utiles glossaires, détaille et analyse les éléments instructifs indispensables à la mise en place d’une dynamique porteuse d’information et de transformations: montrer «que l’homme est partie intégrante de la biosphère et de la nature et qu’il est un élément constitutif de la chaîne de vie comme nous l’enseignent les scientifiques». Quoi qu’il en soit, le temps n’est déjà plus à la polémique, mais à l’action stratégique par l’apprentissage de nouveaux comportements: produire mieux, informer mieux, servir mieux, consommer mieux,…À cet effet, Marché et développement durable, un modèle gagnant de Chantal Bonnet est plein de vertus pour aider à protéger notre environnement.
11 août 2011
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