RSS

LES CAMARADES DES FRÈRES DE SYLVAIN PATTIEU Une mémoire encore vive

11 août 2011

1.LECTURE, Colonisation

LES CAMARADES DES FRÈRES DE SYLVAIN PATTIEU

Une mémoire encore vive

Par

Certains croient savoir déjà beaucoup sur la guerre d’Algérie et pourtant pas encore assez pour se persuader que «la société française ne fut pas unanime».

Dans son ouvrage Les camarades des frères (*), Sylvain Pattieu propose des éléments de réponse à des questions portant sur l´attitude des Français face à la guerre d´Algérie, – «notamment en ce qui concerne la vie politique». L´auteur, âgé de 26 ans, agrégé d´histoire, doctorant et enseignant à l´Université de Paris VIII, en fait une analyse commentée tout en s´appuyant sur des faits, des récits, des témoignages et des documents authentiques. Il veut rappeler (ou montrer) que «La mémoire de la guerre est une mémoire vive, en France comme en Algérie», estimant qu´«il n´est pas indifférent de savoir, du point de vue algérien comme du point de vue français, que la société française ne fut pas unanime, que des militantes et militants ont risqué sinon leur vie comme les combattants algériens, du moins leur liberté dans la lutte anticolonialiste.»
Mohammed Harbi, en préfaçant ce livre, remet dans son cadre naturel la contribution incontestable de ceux, parmi les Français, qui, activant dans des organisations françaises de gauche et d´extrême gauche de la Métropole d´alors, se sont ralliés, en des temps différents, à la notion d´indépendance contenue dans la Proclamation du 1er novembre 1954.
Toutefois, tout le sel de l´ouvrage est vraiment dans les intentions de ce dynamique et probe historien pour qui rien n´est au-dessus de la lutte de libération, de l´établissement de la paix et corollairement de la totale solidarité concrète, active et permanente. L´auteur l´explicite, en effet, dans cette profession de chercheur: «Le rôle de l´historien n´est pas de glorifier ou de condamner, mais d´expliquer et de rappeler, plus de cinquante ans après le début de l´insurrection, alors que les blessures parfois se rouvrent et que les acteurs parlent.» Historiquement, il est clair que de nombreux Français (mais donc pas tous les Français, mais pas seulement les héroïques porteurs de valises – «les fameuses valises d´argent» expédiées de l´autre côté des frontières – des réseaux Jeanson et Curiel) ont, à un moment ou à un autre, soutenu la résistance algérienne par la parole, par l´hébergement des militants nationalistes algériens, par l´envoi des armes, par leur volonté de rejoindre le maquis,… Mais comme le souligne judicieusement Harbi: «Seuls les libertaires et les Trotskistes, dans l´extrême gauche, reconnaissent dans l´événement du 1er novembre le début d´une guerre et se montrent prêts à y réagir au nom des principes du socialisme universel, au nom de l´internationalisme.»
De son côté, Sylvain Pattieu entend développer dans son livre (à l´origine, un mémoire de maîtrise universitaire), ce qu´il a fallu de courage politique, de volonté militante aux groupes étudiés pour pousser «une logique de solidarité le plus loin, qui ont choisi de ´brosser l´histoire à rebrousse-poil´´.» La mémoire reste vive; elle raconte la solidarité exemplaire avec un peuple qui lutte pour sa liberté et sa dignité. «La guerre d´Algérie a eu un impact profond et encore mal évalué sur la société française», écrit l´auteur, divisant son travail en quatre parties: État des lieux; Le temps de l´isolement; Le temps des dissidences; Le temps des bilans. Le choix délibéré des Trotskistes et libertaires d´aider le FLN dans son combat populaire de libération nationale «fut guidé autant par des convictions de lutte contre le colonialisme que par la volonté pragmatique de soutenir l´organisation, le FLN, qui dirigeait effectivement la révolution algérienne.» Cette solidarité, qui s´est poursuivie, sous plusieurs formes, en Algérie même, après 1962, donne l´intitulé heureux «Les camarades des frères» au livre de Sylvain Pattieu.

(*) Les camarades des frères de Sylvain Pattieu. Casbah Éditions, Alger, 2006, 255 pages.

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

Voir tous les articles de Artisan de l'ombre

S'abonner

Abonnez-vous à notre newsletter pour recevoir les mises à jour par e-mail.

Les commentaires sont fermés.

Académie Renée Vivien |
faffoo |
little voice |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | alacroiseedesarts
| Sud
| éditer livre, agent littéra...