KADDOUR M’HAMSADJI S’ENTRETIENT AVEC SID AHMED SERRI
Reflets
pour l´amour de la nouba
Lundi 03 Mars 2003
Par
Voilà un patrimoine musical historique à inscrire sur le frontispice de notre Culture.
A la suite de tant et tant de maîtres prestigieux de la musique algéro-andalouse, et dont il a longtemps côtoyé quelques-uns – certains avaient même été ses amis (par exemple, Mahieddine Bachetarzi, Mohammed et, principalement, Abderrazak Fakhardji) -, Sid Ahmed Serri est, à 77 ans,
l´un des maîtres de cet «art des Muses» dont les lettres de noblesse sont inscrites dans le patrimoine musical algérien et l´universalité tient à son caractère original et à son inspiration élevée. Actuellement, Sid Ahmed Serri est impérialement l´interprète incomparable et ainsi le serviteur absolu de ce genre musical et tout particulièrement de «l´andalou algérois»; – et cela à divers titres: par sa brillante carrière d´artiste commencée très jeune, par son dévouement à faire apprendre cette musique à plusieurs jeunes générations, par ses activités au sein des associations et des sociétés musicales et culturelles, par ses écrits dans la presse nationale pour la «défense et illustration» de cet art et de ses artistes, et surtout par ses superbes prestations dans différents concerts de prestige à l´étranger. Enfin, poursuivant sa vocation de transmetteur, Serri devient même un transcripteur avisé en publiant un indispensable ouvrage Chants Andalous, un recueil des poèmes et des Azdjâl de la musique eç-Çan´a, accompagné d´un Cd-rom, (Lire L´Expression du mercredi 15 janvier 2003).
L´Expression: Monsieur Sid Ahmed Serri, vous venez de rentrer de Paris où vous avez donné, le vendredi 31 janvier 2003 à l´Unesco et le samedi 1er février 2003 à l´Institut du Monde Arabe, deux grands concerts de musique classique andalouse, inscrits au programme des festivités de Djazaïr 2003, Année de l´Algérie en France. Quels commentaires voulez-vous faire au sujet précisément de vos deux concerts, dont notre Emigration ne tarit pas d´éloges, et de cette Année?Sid Ahmed Serri: D´abord, il est évident que l´Année de l´Algérie en France est un événement particulièrement exceptionnel qui va permettre, à la fois, au public français et à notre communauté, notamment celle des générations issues de l´émigration, de découvrir les diverses facettes de notre culture longtemps maintenue à l´état de mineure par rapport à une culture que nous avons subie pendant plus d´un siècle. Les concerts de musique classique organisés à Paris (à l´Unesco et à l´Institut du Monde Arabe) ont été l´occasion de développer l´aspect d´un art insuffisamment connu en France, parce qu´il est rarement produit et très peu médiatisé. Ensuite, j´ai personnellement accepté de participer à ces concerts parce que j´ai estimé qu´il était de mon devoir de faire découvrir au public parisien une expression vivante d´une culture millénaire. Cette culture est le produit d´une civilisation qui a eu ses heures de gloire. Enfin, si ma prestation a pu convaincre, tant mieux ! Je dois souligner qu´une fois de plus, j´ai tenu à me faire accompagner par un groupe composé, en majorité, de mes propres élèves. Ceux-ci ont été à la hauteur de ce que personnellement j´en attendais, et le public, je crois aussi.
Je voudrais vous demander – je sais que ce n´est pas facile ici et maintenant – d´éclairer, par quelques brèves précisions sinon par quelques brèves définitions nos lecteurs mélomanes les moins initiés au genre de musique et de chants que vous pratiquez et dont vous êtes assurément l´un des plus grands maîtres. Qu´est-ce donc toutes ces appellations: musique classique andalouse; musique classique algérienne; musique arabo-andalouse; musique savante algéroise? Que sais-je encore?
11 août 2011
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