Une ville, une histoire
Si l’Algérie m’était contée (1re partie)
Par K. Noubi
Prière : La reine ne cesse d’aller dans les sanctuaires et de faire des offrandes pour attendrir le ciel et avoir un enfant. Dieu finit par l’entendre.
Autrefois, régnait un roi puissant, mais en fait, il n’y a de puissant que Dieu. Le roi a une jolie femme qu’il aime bien mais comme elle ne lui donnait pas d’enfant, il devient aigri. Presque chaque jour, il demande à la reine si elle n’a pas de bonne nouvelle à lui annoncer. La pauvre femme sait bien de quoi il s’agit et, tristement, elle répond.
— hélas, majesté, non !
Mais à chaque fois, elle ajoute avec une pointe d’espoir :
— il ne faut pas désespérer de la bonté divine !
Le roi soupire, à chaque fois :
— je ne désespère pas…
Le roi pouvait prendre d’autres épouses mais comme il aimait la reine, il ne voulait pas la chagriner. La reine, d’ailleurs, le poussait à prendre une autre épouse ou du moins une concubine.
— non, non, je ne veux pas d’autre femme que toi !
— mon ami, il faut penser à ta succession !
Le roi secoue la tête.
— nous sommes encore jeunes nous pouvons avoir des enfants.
Cependant, la reine ne cesse d’aller dans les sanctuaires et de faire des offrandes pour attendrir le ciel et avoir un enfant. Dieu finit par l’entendre et quelque temps après, son ventre s’arrondit. Un jour que le roi lui parle de nouveau de son désir d’avoir un héritier, elle lui fait part de la bonne nouvelle.
— Majesté, si Dieu veut, nous allons avoir un enfant !
Le roi la regarde, stupéfait et demande :
— tu es enceinte ?
— Oui, dit-elle, en mêlant rires et larmes, Dieu a entendu mes prières !
Le roi éclate de joie :
— quel bonheur, je vais enfin être père !
— tu vois, mon ami, je t’avais dit de ne pas désespérer de la bonté de Dieu !
— je saurai me montrer reconnaissant !
Le roi est si heureux qu’il ordonne qu’on organise une fête et que l’on fasse l’aumône aux pauvres du royaume.
— je veux que tout le monde partage mon bonheur !
Le roi met au service de sa femme deux médecins. Ils surveillent son alimentation, s’alertent au moindre malaise et l’incitent, à chaque fois que cela s’avère nécessaire, à prendre du repos.
— majesté, vous devez vous ménager !
La reine, habituée à bouger, n’apprécie pas de garder le lit. le roi doit souvent la rappeler à l’ordre.
— mon amie, tu dois suivre les conseils de tes médecins !
La grossesse est maintenant avancée et la reine, devenue trop lourde, reste souvent dans sa chambre, en compagnie de sa fidèle nourrice. Le roi, quand il a expédié les affaires courantes, vient la retrouver pour prendre de ses nouvelles. (A suivre…)
11 août 2011
1.Extraits, K. Noubi