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Sécurité alimentaire, sécurité nationale, la deuxième dépend de la première et lui est même étroitement liée. L’attention devrait être apportée à ce couple infernal plutôt qu’à d’éventuels remaniements du gouvernement. Un changement total du gouvernement est impossible du fait que, pour qu’il soit réel, il faudrait aller le constituer hors
de l’alliance, ce qui est impossible, à moins de piocher en dehors de la classe politique. Changer les hommes ? Dans quelles proportions pour que soit dit qu’il s’agit d’un vrai changement ? Changer les hommes ou changer le système politique ? Périodiquement, l’accent est mis sur le remaniement du gouvernement. Même préoccupation ou investissement de la presse à chaque fois qu’il apparait qu’a changé le contexte national ou international, mais surtout national. Il y a constamment deux préoccupations pratiquement majeures qui conditionnent le devenir du pays et qui ne laissent certainement pas la classe politique dormir tranquillement. La première consiste à anticiper sur le nom du futur président pour gagner ses faveurs et le soutenir avant les autres, c’est-à-dire les comités qui vont invariablement le soutenir. Il s’ensuit ensuite tout le reste, à savoir les postes électifs et les postes par cooptation. Et pourtant, il faudrait d’abord se soucier du pays avant les avantages, car diriger le pays est une charge trop lourde. Mais, accéder au pouvoir, pour quoi faire ? La première préoccupation devrait plutôt porter sur l’arrêt total de la violence. Le président de la République lui-même avait affirmé que le retour de la paix est le préalable à tout, à la relance de l’économie, à l’organisation de la vie publique et à tout le reste, même celui de la transformation de l’individu en citoyen. Le retour de la paix est également donc indispensable pour le développement et la création des conditions pour que notre pays ne soit pas approché exclusivement, sur le plan international, sous l’angle de sa capacité à être un bon client. Le défi de la production en substitution aux importations, de ne pas perdre ainsi le marché intérieur alors qu’on sait qu’il n’est guère facile de partir à la conquête des marchés extérieurs. Malgré donc que le terrorisme ne soit pas encore éradiqué, alors qu’il a quand même perdu une grande part de sa capacité de nuisance, il importe que l’échéance de sa disparition approche rapidement. La deuxième préoccupation est également liée à la sécurité, à la sécurité alimentaire plus précisément, préoccupation partagée par tous les experts en la matière réunis par le sénat, ou plutôt la commission défense nationale. Gagner l’élection présidentielle(ou participer au gouvernement) est certes un honneur, mais c’est pour porter une charge très lourde dans le contexte national où il n’apparaît pas du tout que la situation soit propice à des miracles, comme elle ne l’a jamais été et comme sans doute elle ne le sera jamais. Il faudrait d’abord prendre conscience que les entreprises publiques et privées n’apparaissent pas du tout pouvoir conquérir des marchés extérieurs et ne pas perdre le marché intérieur. B. B.
10 août 2011
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