Une ville, une histoire
Si l’Algérie m’était contée (96e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 95e partie : Les frères rejoignent leur sœur et décident de la délivrer. Elle leur demande de se cacher. L’ogre revient de la chasse.
Comme les autres soirs, il remet une tête et des pattes de gibier. Puis vient l’heure de dormir.
— Il fait chaud, laisse l’entrée ouverte !
L’ogre la regarde avec méfiance.
— Tu veux te sauver, toi !
— Où irai-je ? je dormirai à côté de toi !
— D’accord, dit l’ogre, mais je mettrai ta chevelure entre mes dents !
Il a mis la chevelure de la jeune femme dans sa bouche et s’est mis à ronfler. Hind détache les cheveux l’un après l’autre et court rejoindre ses frères.
— Vite, fuyons !
L’un d’eux la prend en croupe et ils se mettent à galoper dans la nuit.
Cependant, l’ogre s’est réveillé et il remarque tout de suite qu’il n’a pas la chevelure de Hind dans la bouche. Il se lève alors et, constatant l’absence de la jeune femme, il pousse un hurlement qui fait trembler la forêt. Hind et ses frères l’entendent. La jeune femme frémit.
— Il s’est réveillé ! Il me cherche !
— Ne nous arrêtons pas !
Les chevaux courent à bride abattue. Mais l’ogre court encore plus vite qu’eux, et il est sur le point de les rattraper.
Hind se retourne et l’aperçoit.
— Mes frères, il nous rejoint !
Les jeunes hommes éperonnent leurs chevaux jusqu’au sang, mais l’ogre s’approche inexorablement.
— Mes frères, il va tendre la main et me saisir !
Les frères bandent leurs arcs et lui lancent des flèches. L’ogre est atteint en plusieurs endroits. Un humain serait tombé, mais l’ogre, qui a une résistance extraordinaire, est juste gêné par les flèches. Il s’arrête pour les enlever, ce qui laisse aux fugitifs le temps de s’éloigner.
L’ogre, qui a fini d’enlever les flèches, a repris la poursuite. Il finit par rejoindre les fugitifs. Hind se retourne.
— Mes frères, je l’aperçois !
— Nous allons bientôt entrer dans notre royaume !
— Il faut faire vite ! Il va nous rejoindre !
— Nous faisons de notre mieux !
L’ogre se rapproche. Il tend déjà la main pour saisir Hind.
— Mes frères, s’écrie-t-elle, il va me prendre !
Alors ses frères prennent des sacs pleins de poivre et les secouent. L’ogre, aveuglé, s’arrête. Le temps qu’il se débarrasse du poivre et les fugitifs entrent dans leur royaume. Ils sont accueillis par l’armée royale qui les escorte jusqu’au palais. Hind retrouve son père. elle lui raconte son histoire.
— Hélas, ma fille, je ne pouvais savoir que cet homme était un ogre ! (A suivre…)
9 août 2011
1.Extraits, K. Noubi